Depuis l’annonce des sanctions de la CEDEAO contre le Mali pour non-respect du délai de la transition, l’on assiste à des réactions et manifestations visant à dénigrer ladite organisation dont notre pays est l’un des principaux initiateurs et membre-fondateur. Il ne s’agit pas d’abandonner le Mali ou de vilipender les autorités au profit d’un autre pays ou organisation, mais plutôt, il faut être raisonnable et réaliste en acceptant la vérité en face. La CEDEAO agit conformément à ses textes et pour l’heure, elle ne fait que demander aux autorités de la transition de respecter leurs propres engagements légitimés par une Charte à laquelle l’ensemble du peuple Mali a adhéré et qui a été par la suite validée par la communauté internationale y compris la CEDEAO.
Aujourd’hui, ce que l’on voit dans la rue est loin d’être le soutien dont les autorités ont besoin pour surmonter cette période décide. ‘’A bas la CEDEAO !’’ ; ‘’il faut prolonger la transition’’ ; ‘’Vive Choguel’’ ; ‘’l’imperturbable Assimi’’… Non, l’heure est grave et cette comédie doit immédiatement cesser. Le soutien qu’il faut actuellement pour ces autorités, doit être des orientations claires, précises et sincères visant à faire avancer la transition dans le respect des engagements pris.
L’on le sait, le premier engagement des autorités de cette transition concerne la question sécuritaire. A ce niveau, pour les soutenir, l’on n’a pas besoin d’organiser un meeting politique au boulevard de l’Indépendance ou d’aller crier dans les médias. Ce n’est pas cela qui va impressionner ou influencer la CEDEAO pour changer d’avis. Il faut plutôt dire au président de la transition et à son gouvernement de diagnostiquer ou d’analyser et de dire au peuple la situation réellement du pays, surtout sur le plan sécurité. Parce qu’à moins de trois mois de la fin de la transition, Assimi Goïta, en sa qualité de chef suprême des armées, n’est jamais sorti pour dire officiellement que la situation du pays ne favorise pas la tenue de l’élection présidentielle crédible, fiable et transparente dans le délai imparti.
D’ailleurs, c’est l’une des raisons pour laquelle que la CEDEAO continue exiger la tenue de l’élection présidentielle en février 2022. Malgré la saisie de l’organisation à travers une communication officielle en date du 9 décembre 2021, pour l’informer que le chronogramme des élections sera connu au plus tard le 31 janvier 2022, elle a maintenu ses sanctions déjà imposées et rappelle aux autorités maliennes la nécessité urgente de respecter la date du 27 février 2022 pour la tenue des élections.
Il faut le dire et le redire : quoi qu’on dise ou quoi qu’on fasse, la CEDEAO est dans son rôle. C’est le Mali qui a violé ses engagements politiques à travers le coup d’Etat du 18 août 2021. Certes, certains diront toujours que ce changement brutal de régime a été un mal nécessaire pour le pays au regard de la situation qui prévalait, mais il faut également admettre que lorsqu’on commet une faute, on doit avoir le courage de la reconnaître et de s’engager à la réparer de manière sincère. Sauf malheureusement, l’on a l’impression que c’est la rue qui guide ou commande le président de la Transition, Assimi Goïta.
Ousmane BALLO
Source : Ziré