Faisant l’état des lieux, Hamadoun Amion GUINDO a indiqué que le Mali, à l’instar des autres pays du Sahel, vit une situation toute particulière et caractérisée au double plan par la persistance de la crise sécuritaire de 2012 et la pandémie de la maladie à Coronavirus ou la COVID 19 qui est apparue en Chine en Décembre 2019 pour se répandre dans le monde.
Selon lui, quand le Mali enregistrait ses deux premiers cas de Coronavirus confirmés le 25 Mars 2020, la crise sécuritaire dont le régime IBK est toujours incapable de résoudre, avait déjà profondément affecté le secteur de l’emploi et l’économie du pays. C’est pourquoi, M. GUINDO trouve que la situation socioéconomique du Mali, dans ce contexte de COVID-19, au-delà des crises sécuritaires, politiques, scolaires et sociales, est grave et inquiétante.
Le ralentissement de l’activité économique, voire son arrêt, et le manque à gagner au niveau des entreprises, en mal depuis la crise sécuritaire, ont entrainé des vagues de chômage technique temporaire avec 2 608 cas repartis entre 104 entreprises et allant d’avril à juillet 2020 ; de travail à temps partiel de 7 personnes dans une seule entreprise (SAER-Tombouctou
Sur les 104 entreprises ayant mis en chômage technique temporaire, seulement 7 ont prévu des mesures d’accompagnement allant du maintien de la totalité des salaires pour certains travailleurs, 50% et 30% de salaires pour d’autres.
Par ailleurs, la CSTM estime que la révision à la baisse du prix du coton va négativement affecter le PIB malien et accentuer la paupérisation des secteurs de l’agriculture en général particulièrement celui du maïs et des transports.
La CSTM, au regard de l’ampleur et de la profondeur des crises dans notre pays (politique, sécuritaire, scolaire et sanitaire), rappelle aux hautes autorités du Mali que la pandémie du Coronavirus ne doit amener à perdre de vue la gestion et la résolution des autres crises antérieures à la crise sanitaire.
Elle recommande aux hautes autorités : la gestion plus transparente du fonds COVID-19 qui doit s’inscrire dans un cadre purement partenarial; l’équipement adéquat du personnel socio-sanitaire et son intéressement effectif par l’octroi des primes de risque et d’encouragement ; le suivi de l’application des mesures sociales en faveur des populations vulnérables.
De même, il s’agit d’analyser la situation politique et de la crise post-électorale en vue de l’apaisement du climat social ; le respect strict de la loi par l’application de l’article 39 du statut autonome des enseignants en vue de sauver l’école malienne ; (La CSTM après son soutien à la synergie a écrit au Président de la République pour son implication personnelle).
Le rétablissement sans délai de la prime de fonction spéciale du personnel bi-appartenant ; l’utilisation du fonds de soutien pour maintenir à l’instar des pays de la sous-région Afrique de l’Ouest le prix du coton aux 275 F CFA ; la gestion diligente des doléances des syndicats de la santé et de l’action sociale sont au nombre des exigences de la CSTM.
Par ailleurs, l’organisation syndicale exige l’implication du personnel des établissements publics hospitaliers dans l’élaboration de la convention hospitalo-universitaire pour éviter une nouvelle crise dans le secteur de la santé qui n’en a pas besoin.
Abdoulaye OUATTARA / Afrikinfos-Mali