Les travaux de la deuxième session spéciale d’assises sur les affaires économiques et financières ont débuté, ce lundi 15 novembre, à la cour d’appel de Bamako. La session porte à son rôle 18 dossiers inculpant une cinquantaine d’accusés dans une vingtaine d’affaires et 67 accusés cités au départ. Les infractions économiques jugées se rapportent aux affaires d’atteintes aux biens publics, faux et usage de faux, d’abus de confiance, de blanchiment de capitaux, etc.
Les audiences se tiendront durant au moins un mois (15 novembre au 10 décembre 2021). La cérémonie solennelle présidée par le procureur général près de la Cour d’appel de Bamako, Idrissa Arizo Maïga, a enregistré la présence du représentant du premier président, Aldjoumagate Dicko et du barreau, Me Moustaphe Cissé. Plusieurs autres membres de la chaîne judiciaire étaient également présents.
Dans sa réquisition, le procureur général près de la Cour d’appel a déclaré que le spectacle enivrant de la détention ne suffit plus. « Il faut des résultats, donc des dossiers instruits et des jugements. C’est à cette seule condition », a-t-il indiqué avant d’ajouter que tous les torts seront réparés, les délinquants seront condamnés, les innocents relaxés ou acquittés et le trésor public dédommagé.
S’adressant aux juges dans leur tâche, Idrissa Arizo Maïga leur a rappelé que le combat contre la corruption et la délinquance financière est une lutte de longue haleine qui ne se gagnera que par la constante dans l’effort, de l’humanité, de l’humilité et du courage. Le procureur général près de la Cour d’appel a invité les juges à « trancher en permanence », en rappelant que « certaines décisions peuvent être difficiles à prendre et ne vont pas forcément dans le sens attendu ».
Le barreau a souligné l’importance de la présente session dans l’édification et la stabilité du pays. Le bâtonnier s’est aussi réjoui de la tenue régulière des sessions d’assises et plus particulièrement des sessions dans des matières aussi spéciales, spécifiques que la matière économique et financière. « Le barreau ne sera pas un observateur passif, un contemplateur passif et le barreau sera un acteur déterminé pour assurer la défense de l’honneur et de la dignité du citoyen malien », a assuré Me Moustaphe Cissé à la Cour.
Le premier président de la Cour, a déploré la constance des cas d’atteintes aux biens publics. Pour lui, c’est inquiétant aujourd’hui de constater que les valeurs de dignité et du respect du bien public ont été foulées au pieds à tel point que le présent rôle en comporte 18 cas relatifs à plusieurs milliards de Fcfa. Et d’assurer que la Cour ne faillira pas à sa mission toutes les fois qu’il s’agira de sanctionner dans le strict respect des principes légaux.
T. CAMARA
Source: L’Essor