Ça chauffe au sein du M5-RFP. Les petits calculs ici et là semblent donner les mêmes résultats, au même moment et au même lieu. D’où le cafouillage. Pour l’heure, il y a trois tendances qui se dégagent.
La première concerne des leaders politiques comme Choguel Kokala Maiga, Me Mountaga Tall… Réunis au sein du comité stratégique, ces derniers veulent faire du M5 une nouvelle force politique afin de s’imposer de gré ou de force. Le faisant, ces leaders veulent d’abord redonner âme à leurs propres formations politiques. Ainsi, ils veulent faire la mère des jumeaux dont la stratégie consiste à se positionner entre le M5-RFP et leurs partis politiques, comme pour dire : « On ne va pas perdre des deux côtés.»
La deuxième tendance comprend les Issa Kaou N’Djim, Clément Dembélé et autres. Eux, ils se voient étouffés par les dinosaures politiques. Clément Dembélé, lui il crie à la trahison et à l’écartement de la jeunesse par le comité stratégique du M5. Donc, pour avoir une place honorifique, ce dernier veut faire révolter les jeunes du mouvement contre ceux-là qu’il appelle vieux politiciens.
Quant à Issa Kaou N’Djim, à défaut de faire dégager les dinosaures, il faut tout simplement dissoudre le M5-RFP. « La population ne veut plus de ces leaders de 1991 » ; « L’idée M5-RFP est morte de sa belle mort… », a-t-il déclaré au cours des travaux des concertations nationales. En réclamant la fin du M5, Issa Kaou N’Djim compte certainement sur l’influence de l’Imam politicien, Mahmoud Dicko, pour imposer la Coordination des mouvements, associations et sympathisants dudit Imam (CMAS) dont il est le coordinateur. Parce que Issa Kaou N’Djim sait bien qu’au sein du M5, il a moins de chance pour percer.
La dernière tendance qui semble être une miette, mais qui se trouve toujours à la garde concerne les Modibo Sidibé, Me Mohamed Ali Bathily… Pour l’heure, ils ne parlent pas. Mais, ils peuvent à tout moment tenter de récupérer ou de rejoindre la première comme la deuxième tendance. À ce moment-là, ils pourront se faire passer comme un soutien de taille.
A côté de ces trois tendances, deux personnalités qui ne se marient pas et qui n’ont pas toujours la même vision, veulent coute-que-coute rentrer dans l’histoire. Il s’agit de Cheick Oumar Sissoko et de Mme Sy Kadiatou Sow. Pour l’instant, ils ne se précipitent pas. Ils attendent certainement la meilleure occasion. Contrairement aux autres, ils ne se bousculent pas du tout pour des postes. Mais, si l’on leur fait appel, ils ne vont pas non plus mettre du temps à réfléchir pour répondre oui.
La fin d’un ‘’concubinage’’ politique !
La vérité, c’est qu’au sein du M5-RFP, les choses ne sont plus comme avant. Les différentes forces qui composent le mouvement semblent vouloir se montrer les muscles. D’un côté, le président du Comité stratégique dudit mouvement, Choguel Kokala Maiga, déclare le 12 septembre 2020 que le M5-RFP se démarque du document produit qui ne reflète pas les points de vue et les décisions du peuple malien. Ainsi, il dénonce la non reconnaissance du rôle du M5-RFP et des martyrs dans la lutte du peuple malien pour le changement ; la non prise en compte du choix majoritaire d’une transition dirigée par une personnalité civile, ainsi qu’un Premier ministre civil.
De l’autre côté, la Coalition Espoir Mali Koura (EMK), de Cheick Oumar Sissoko, témoigne que la décision de cette déclaration relève de la seule responsabilité de certains responsables du M5-RFP, particulièrement son président du comité stratégique, Dr Choguel Kokala Maiga. Toutefois, l’EMK estime que les insuffisances observées dans le document final des concertations nationales sont susceptibles de correction et cela ne devrait pas justifier une mise en cause intégrale des conclusions.
Aussi, il faut signaler la grosse colère de Issa Kaou N’Djim, coordinateur général de la CMAS, organe influent du M5-RFP. Suite à une incompréhension dans la répartition des cartes d’invitation pour les Assises de la Transition, ce dernier avait déclaré : «Le M5-RFP n’appartient pas aux anciens porte-paroles de Ibrahim Boubacar Keita ». Qui sont ces anciens porte-paroles ? Ce qui est sûr, c’est que Choguel Kokala Maïga a été ministre de l’Economie numérique, de l’Information et de la Communication, porte-parole du gouvernement en 2015. C’est un poste que Me Mountaga Tall a aussi occupé en 2017. C’est dire que le M5-RFP semble toujours nous réserver d’autres grandes surprises.
Ousmane BALLO
Source : Ziré