Dans l’affaire « Aïcha Koné a chanté en hommage à Assimi Goïta », la diva de la musique ivoirienne subit la foudre de ses concitoyens. Au milieu de ce lynchage médiatique, l’ancienne protégée de Boncana Maïga peut compter sur des personnalités, non des moindres. Après la réaction de Roger Banchi, exilé politique ivoirien, l’écrivain ivoirien, Tiburce Koffi, a, également, apporté son soutien à l’icône ivoirienne.
Depuis le 10 juillet 2022, la Côte d’Ivoire et le Mali sont en froid, dans l’affaire, dite des 46 soldats ivoiriens, détenus sur le sol malien. Malgré les nombreuses tractations, en vue de la libérations des militaires, ce dossier continue d’empoisonner les relations entre Abidjan et Bamako.
Au milieu de cette affaire politico-judiciaire, Aïcha Koné, la célèbre chanteuse ivoirienne, a sorti un single, intitulé « Dignes Fils d’Afrique », le lundi 12 septembre 2022, en hommage à Assimi Goïta, le chef de la junte militaire au pouvoir, au Mali. La sortie du projet a généré une vive polémique, notamment, en Côte d’Ivoire
Alors qu’elle subit, de plein fouet, des critiques, Aïcha Koné a fait une sortie, via un entretien qu’elle a donné à un média malien. « On ne peut pas plaire à tout le monde. Moi, je pense que le combat que mène, aujourd’hui, Assimi Goïta, n’est pas celui du Mali seul. Et je crois que nous allons nous en rendre compte plus tard. Il est sur la voie de continuer un combat mené par nos devanciers pour la liberté de l’Afrique. Si nous disons que nous sommes panafricains, nous devons comprendre les choses dans ce sens. Moi, je suis une artiste chanteuse et je soutiens Assimi, parce que c’est un panafricain. Même si je ne suis pas du Mali, je pense que c’est un combat collectif. Si le Mali sort vainqueur de ce combat, nous aurons tous la victoire. », s’est-elle expliquée.
Malgré ces clarifications, la chanteuse continue de subir l’ire de ses concitoyens. Mais, alors que l’icône semble perdue, dans cette mare d’invectives, des voix se sont élevées, en soutien à Aïcha Koné. En effet, après la réaction de Roger Banchi, exilé politique ivoirien, l’écrivain ivoirien, Tiburce Koffi, a, également, donné de la voix.
La tribune de Tiburce Koffi
Qu’est-ce qui justifie vos réactions hystériques contre Aïcha Koné ? L’auriez-vous lynchée, si elle avait chanté le président Alassane Ouattara ? Ou Cissé Bacongo ? Ou le Premier ministre Patrick Achi ? Que signifie cette intolérance outrancière ? Cette dictature des Réseaux sociaux, foire à médisances malsaines et aux violences absurdes ?
Aïcha Koné est une artiste accomplie. Le dernier fleuron vivant de nos reines du micro des années 1970, 80, 90…
Oui, comme tous les mortels, elle subit l’épreuve du temps. Et nous devons rendre gloire au Seigneur de nous l’avoir conservée encore parmi nous. Célébrons-la donc de son vivant. Honorons le suc de son art, pendant qu’elle est encore-là, avec nous. Parmi nous.
Artiste de notoriété respectable, Aïcha Koné a le droit, comme tous les créateurs inspirés, de chanter les thèmes (mélodiques et paroliers) qu’elle veut, sans avoir de compte à rendre à personne, sans autorisation de qui que ce soit.
Mais qu’est-ce que ce pays, où l’artiste doit se censurer, demander l’autorisation d’un président-Dieu, d’un ministre-décideur, d’un public d’inquisiteurs inélégants, avant de créer ? Est-ce à vous de choisir pour Aïcha, ce qui doit sortir de ses entrailles, à graver sur les pistes d’un studio ? Qui êtes-vous, gens peu cultes, pour oser salir, de la bave de vos mots, Aïcha Koné, divine légataire des déesses de la voix, et reconnue comme telle dans toute l’Afrique ?
Qu’es-tu devenu, peuple de ce pays naguère si sage et bien éduqué ? Aïcha Koné est notre héroïne, de la race des vraies héroïne ; celles-là qui ne détruisent pas la terre, ne sèment pas ruines et larmes autour d’elles, mais répandent joie de vivre, humeur vitalisante et vitale.
Aïcha Koné est la femme libre dans toute la splendeur de la femme Malinké et musulmane. Aïcha Koné est la mère, dans toute la plénitude de la symbolique de la Femme, cette version achevée de l’espèce humaine, et consacrée par Dieu.
Respectez cette dame. Je ne peux pas accepter ce lynchage malpropre et sidérant sur les réseaux sociaux. Facebook, veillez à ne plus permettre la diffusion outre mesure de ces posts indignes de la qualité de citoyens ivoiriens, contre Aïcha Koné.