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Lutte contre le terrorisme dans le Sahel : Paris cherche à couvrir son échec !

La demande de clarification du président français, Emmanuel Macron, à ses homologues des pays membres du Sahel sur la présence ou pas de la force Barkhane dans leur zone dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, est la preuve de l’échec ou de la maladresse de la France dans sa mission, ce que Macron cherche, par tous les moyens, à couvrir.  

 

« J’attends d’eux qu’ils clarifient et formalisent leur demande à l’égard de la France et de la communauté internationale. Souhaitent-ils notre présence ? Ont-ils besoin de nous ? Je veux des réponses claires et assumées sur ces questions.» Ces propos sont du président français, Emmanuel Macron, qui demande aux Chef d’Etat des pays du G5-Sahel (le Mali, le Niger, le Burkina, la Mauritanie et le Tchad) de clarifier leur position sur la présence de la force Barkhane dans le Sahel.

C’est ce 16 décembre 2019 que ces Chefs d’Etat interpelés vont devoir tenir tête à leur homologue français pour répondre de manière franche à cette question. Ce sera à Pau, d’où étaient originaires plusieurs soldats français tués au Mali le 25 novembre 2019. Une demande d’explications qui semble être unilatérale, d’autant plus que les populations desdits pays du Sahel, particulièrement celles du Mali et du Burkina Faso, attendent du même président français, Emmanuel Macron, des explications sur la sincérité de leurs pays respectifs, la France, dans cette lutte contre le terrorisme dans laquelle la force Barkhane, s’est engagée depuis août 2014.

La semaine dernière, le président français a aussi déclaré : « Je ne peux, ni veux avoir des soldats français sur quelque sol du Sahel que ce soit, alors que l’ambiguïté persiste à l’égard des mouvements antifrançais, parfois portés par des responsables politiques.» En le disant, Macron a oublié ou refusé de reconnaître que ces populations qu’il accuse de mener des ‘’mouvements antifrançais’’, ne veulent que la stabilité et la sécurité, qui constituent du reste les deux missions capitales qui justifient la présence de la force Barkhane au Mali et dans le Sahel. Donc, ces mouvements ou manifestations ne peuvent être que des moyens pour rappeler à la France ses missions et les raisons de sa présence dans le Sahel.

Estime pour la force Serval !

Avant Barkhane, l’opération Serval, lancée le 11 janvier 2013, a mené sa mission dans une parfaite symbiose avec les populations jusqu’au 31 juillet 2014. Cette intervention, au moment où l’Etat malien s’était effondré, a fait des succès qui ont permis de stopper l’offensive djihadiste qui menaçait l’ensemble du pays. C’est pourquoi, la force Serval a toujours l’estime des Maliens. Maintenant, si c’est Barkhane qui est dénoncée, c’est tout simplement parce qu’elle n’accomplit pas exactement sa mission. Sinon Serval et Barkhane sont toutes les deux des forces françaises et si les populations apprécient l’une par rapport l’autre, c’est parce qu’elles ont leurs raisons qui sont, au demeurant, connues de tous.

Dans un document en date de juillet 2019, le Bureau des relations médias de l’État-major des armées de France précise quele caractère transfrontalier de la menace terroriste, notamment lié à la nature désertique de la zone sahélienne, requiert d’agir dans une zone vaste comme l’Europe par une approche régionale pour traiter les ramifications de l’organisation terroriste et contrer des mouvements transfrontaliers dans la bande sahélo-saharienne (BSS). « Cette approche doit permettre : d’appuyer les forces armées des pays partenaires de la BSS; de renforcer la coordination des moyens militaires internationaux; d’empêcher la reconstitution de zones refuges terroristes dans la région. C’est dans cet esprit que l’opération Barkhane a été́ lancée le 1er août 2014 », peut-on lire dans le document.

Dans cette logique, les chefs d’Etat du Burkina Faso, du Mali, de la Mauritanie, du Niger et du Tchad ont officiellement annoncé la mise en place d’une force conjointe du G5 Sahel le 2 juillet 2017 à Bamako, à l’occasion d’un sommet du G5 Sahel en présence du président français, Emmanuel Macron. C’est une  force conjointe, constituée d’environ 5000 hommes, destinée à lutter contre les terroristes dans le Sahel, mais qui se trouve toujours sous équipée.

La stratégie de la France qui visait à aider ces cinq Etats du Sahel à équiper leur force conjointe pour lui permettre d’assurer la sécurité des personnes et leurs biens et d’éradiquer les groupes armés terroristes (GAT), a toujours été vouée à l’échec. C’est face à cette situations que les populations ont commencé s’interroger sur la sincérité ou la capacité de la France à accomplir cette mission.

Ce qu’il faut préciser aussi, c’est qu’officiellement, la force Barkhane est composée d’environ 4 500 militaires dont le poste de commandement interarmées de théâtre unique est stationné à N’Djamena au Tchad. Il faut rappeler que ce dispositif s’articule autour des trois points d’appui permanents : Gao au Mali, Niamey au Niger et N ’Djamena au Tchad.

Troisième pays le plus meurtrier pour les forces françaises !

La mort des treize soldats suite à une collision d’hélicoptères dans le Liptako Gourma, porte désormais à 41 le nombre de militaires français tués depuis le début de l’intervention française dans notre pays en 2013. Ainsi, le Mali devient le troisième pays le plus meurtrier pour les forces françaises déployées dans des opérations à travers le monde.

Tout cela témoigne de la complexité de cette lutte anti-terroriste dans le sahel. La seule chose qu’il faut déplorer est que Paris n’arrive pas à présent à manifester concrètement son soutien à l’endroit de l’armée malienne dans le nord du pays et à la force conjointe du G5-Sahel.

C’est dire que cette demande de clarification de la part de Macron aux chefs d’Etat des pays du Sahel n’est qu’une pure mise en scène pour tenter de  détourner l’attention des populations des pays concernés de l’essentiel en les obligeant à fermer les yeux sur les réalités du terrain. Mais cela risque d’être très difficile. D’autant plus que les menaces de ces terroristes sont devenues indéniables et les populations pensent que l’ultime solution est de les exterminer avec tous les moyens possibles.

Ousmane BALLO

Source: Ziré

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