Dans le cadre du mois de décembre dédié à la lutte contre le VIH et le Sida, l’épouse du président de la République, Mme Keïta Aminata Maïga, marraine de la première semaine thématique du mois intitulée «L’élimination de la transmission mère-enfant», s’est rendue hier au centre de santé de référence (Csréf) de la Commune III du District de Bamako. Elle était accompagnée du ministre de la Santé et de l’Hygiène publique, Pr Samba Ousmane Sow. Cette visite de la Première dame atteste de son engagement à demeurer à l’avant-garde de la croisade contre la pandémie qui continue de se poser en véritable problème de santé publique mais aussi de développement dans les pays en voie de développement, notamment ceux du continent africain. Notre pays n’est pas en marge de cette situation.
La marraine de la première semaine thématique a donc voulu simplement échanger avec les sages-femmes du Csréf de la Commune III mais aussi les personnes vivant avec le VIH qui y sont suivies pour briser la chaine de la transmission du virus de la mère à l’enfant. La prévention de la transmission mère-enfant (PTME) participe des efforts accomplis par notre pays pour circonscrire le phénomène. A cet effet, Dr N’Diaye Hawa Thiam, médecin chef du centre et fraichement mutée au Csréf de la Commune V, a indiqué qu’au 1er semestre 2018, 5317 femmes enceintes ont effectivement fait le dépistage du VIH. 67 d’entre elles ont été reconnues séropositives, soit un taux de prévalence de 1,26%.
Chez les nouveaux-nés de mères séropositives, le centre n’a enregistré aucun cas séropositif pendant la même période. Elle a aussi recommandé, entre autres, de renforcer la sensibilisation au niveau de la communauté pour l’acceptation du statut sérologique des femmes, promouvoir le dépistage des conjoints et mettre un accent sur le suivi des enfants nés de mères séropositives jusqu’à 18 mois. Doter les centres de santé de référence en appareil PCR (POC) pour minimiser le retard dans le rendu des résultats PCR et renforcer la surveillance préventive des enfants sont aussi des recommandations.
Mme Keïta Aminata Maïga a expliqué aux sages-femmes les raisons qui pourraient expliquer que la gent féminine soit plus atteinte par la maladie. A ce propos, elle a indiqué qu’il y a beaucoup plus de femmes séropositives du fait d’un faible taux de dépistage chez les hommes. Elle a alors demandé aux sages-femmes de proposer des solutions liées à cette problématique et d’évoquer les difficultés qu’elles rencontrent pour amener les hommes au dépistage.
Après les échanges avec les sages-femmes et personnes atteintes du virus de la pandémie, la Première dame a rappelé la nécessité d’améliorer la prise en charge de cette maladie et de faire en sorte qu’elle soit réduite, voire qu’on en arrive à zéro cas. «Je me suis trouvée en face d’un personnel de santé compétent et engagé», a-t-elle déclaré. Par ailleurs, elle a rappelé que la santé est un sacerdoce avant de dire bravo aux sages-femmes. «J’ai aussi rencontré les personnes touchées par le virus et trouvé en elles des personnes déterminées à combattre la maladie», a affirmé l’épouse du chef de l’Etat. Au terme de sa visite, la Première dame s’est confiée à la presse. «Nous allons mettre ensemble nos efforts pour combattre cette maladie qui, quelque part, tue mais dont on peut se soigner aujourd’hui», a-t-elle dit. Concernant les hommes, elle a souligné l’urgence de faire un plaidoyer pour les amener à accepter le dépistage. Selon l’épouse du chef de l’Etat, la femme a un grand rôle parce qu’elle est mère, épouse et met au monde des enfants (garçons et filles). Il y a donc un problème éducationnel quand il y a cette séparation entre les deux sexes.
«Les femmes au Mali sont des battantes», a souligné la Première dame. Et de conclure sur la nécessité de s’unir dans le combat contre la pandémie. «Ensemble, tenons-nous la main pour lutter contre cette maladie», a déclaré Mme Keïta Aminata Maïga. Elle a aussi invité les hommes qui sont des époux et pères à soutenir la lutte contre le VIH et le Sida et requis une plus grande implication des autorités.
Mohamed Z. DIAWARA
L’Essor