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Lutte contre le mariage des enfants : DEUX PROGRAMMES NOVATEURS

Ils ambitionnent de créer un cadre législatif et social qui permette le plein épanouissement des enfants tout en donnant aux jeunes filles un pouvoir
de décision concernant leurs projets de mariage

Sangaré Oumou Bah ministre Promotion Femme Enfant Famille

Le secrétaire général du ministère de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, Mohamed Attaher Maïga, a lancé hier à la Cité des enfants deux programmes intitulés : « Le mariage n’est pas un jeu d’enfant » et « Son choix à elle ». Ces deux programmes de lutte contre le mariage des enfants, notamment celui des filles, sont financés par le ministère des Affaires étrangères des Pays-Bas.
Le mariage des enfants, faut-il le rappeler, est un phénomène répandu dans notre pays. Selon l’étude démographique et de santé (EDS) V de 2012 – 2013 dans notre pays, 20% des filles sont mariées avant l’âge de 15 ans et 50% avant l’âge de 18 ans. Ces filles sont victimes de problèmes socio-sanitaires comme la fistule, la prématurité dans le meilleur des cas, voire les décès maternels précoces.
C’est donc pour proposer une contribution aux efforts du gouvernement que Save the children, Oxfam, Novib, Population Council et Sinavi, regroupés au sein de l’alliance « Plus qu’une épouse », ont initié le programme intitulé : «  Le mariage n’est pas un jeu d’enfant ». Ce programme est mis en œuvre dans notre pays, à Sikasso et à Ségou avec une approche mixte, axée sur la prévention du mariage des enfants et la santé sexuelle et reproductive des adolescentes. Il s’agit à travers ce programme de donner aux groupes cibles une meilleure connaissance des enjeux relatifs au mariage des enfants et les questions connexes comme les droits sexuels et reproductifs dans un environnement positif. Le programme couvrira au total 43 villages pendant 5 ans, avec un financement à hauteur de plus de 2 milliards de Fcfa.
Quant au second programme qui a pour thème : « Son choix à elle », il va soutenir la création de communautés sans mariages des enfants. Des communautés dans lesquelles les filles et les jeunes femmes seront libres de décider si elles veulent se marier et si oui avec qui et quand. Les stratégies se concentrent sur deux domaines : augmenter le pouvoir décisionnel des filles et la mobilisation des acteurs communautaires pertinents. La directrice de Save the Children, Mme Leïla Bourahla, a salué les efforts consentis par le gouvernement et ses partenaires dans le sens du respect des engagements pris à Addis Abeba en faveur de la prévention du mariage des enfants. Ces efforts, dira-t-elle, ont trait au lancement de la campagne de l’Union africaine au niveau national et la définition d’une feuille de route.  Selon elle, ces acquis sont à encourager bien qu’un des points essentiels des engagements à respecter demeure la révision de l’âge du mariage dans la législation. Mme Leïla Bourahla a, par ailleurs, annoncé que tout au long de la mise en œuvre du programme « Le mariage n’est pas un jeu d’enfant », les efforts tendront à développer un cadre partenarial gagnant-gagnant avec les différents acteurs influents à  tous les niveaux d’intervention. Cette approche, espère-t-elle, assurera l’atteinte des objectifs à savoir offrir aux enfants, et spécifiquement aux filles, un environnement social, culturel et législatif favorable à leur plein épanouissement.
Pour le directeur exécutif d’Enda-Mali, Zoumana Coulibaly, il est urgent de passer de l’indifférence à l’action en créant un cadre juridique et social propice à l’abandon du mariage des enfants et de toutes les autres formes de pratiques néfastes, notamment l’excision. Il s’agit là, selon lui, de  permettre à toutes les filles de développer tout leur potentiel afin de devenir la femme de demain, prête à jouer pleinement son rôle dans le développement de notre pays. Il a remercié le royaume des Pays-Bas et les ONG néerlandaises partenaires, en particulier Kinderpostzegels.
La 1ère vice-présidente du Parlement des enfants, Bassan Sow a, pour sa part, plaidé pour la scolarisation des filles et leur maintien à l’école.  Ce qui, à son avis, permettra de trouver une réponse à la problématique du mariage précoce des filles.
Le financement de ces deux programmes, a expliqué la représentante de l’ambassadeur des Pays-Bas au Mali, s’inscrit dans la politique néerlandaise en faveur de la promotion de la santé de la reproduction dans notre pays.
En lançant les programmes, le secrétaire général du ministère de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, Mohamed Attaher Maïga a fait trois recommandations. Il a plaidé afin que la mise en œuvre de ces  programmes permette à notre pays de disposer des outils de plaidoyer en faveur de la lutte contre le mariage des enfants, notamment celui des filles. Secundo, il a émis le souhait que les deux programmes contribuent à la réflexion que vient d’engager le département par rapport à la reforme de fond sur la politique des violences basées sur le genre. Mohamed Attaher Maïga a enfin recommandé la création et l’opérationnalisation des réseaux d’alliances contre le mariage des enfants singulièrement celui des filles.
M. A. Traoré
MPFEF

 

 

Source: essor

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