Au Mali, il y a 1.170 centres de santé communautaire qui interviennent dans la sélection primaire des cas symptomatiques de tuberculose et dans le suivi des malades sous traitement
La tuberculose reste la première cause de mortalité liée aux maladies infectieuses dans le monde. En 2016, environ 10,4 millions de personnes ont contracté cette maladie et 1,7 million en sont mortes. Parmi ces victimes, 0,4 million ont eu coïnfection avec le Vih. La tuberculose représente aussi la 9è cause de décès dans le monde (toutes pathologies confondues). La Journée mondiale de lutte contre la tuberculose célébrée d’ordinaire le 24 mars, a été différée dans notre pays pour des raisons d’agenda. Elle a été commémorée, hier, au Stade du 26 mars, sur le thème : «Avis de recherche : chefs de file pour un monde exempt de tuberculose». La cérémonie était présidée par le ministre de la Santé et de l’Hygiène publique, Pr Samba Ousmane Sow, en présence des représentants des partenaires techniques et financiers et nombre d’invités. Le thème de la journée entend susciter un engagement global pour circonscrire la maladie.
Pour le représentant de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Lucien Manga, le rêve d’un monde sans tuberculose sera réalisé uniquement par des dirigeants qui joueront le rôle de chef de file, en termes d’efforts à accomplir pour mettre fin à la tuberculose en agissant localement dans le but d’obtenir un impact mondial. Pour ce faire, il faut un leadership fort déterminé à mettre fin à la tuberculose dans notre région. Il soutient que les dirigeants disposent d’un formidable levier à tous les niveaux pour édifier des partenaires solides et s’engager à mettre fin à la maladie. Gouvernants, parlementaires et décideurs peuvent impulser des plans ambitieux et des cadres pour mettre en application les stratégies assorties de délais qui vont accélérer les performances au niveau national en vue d’atteindre les objectifs de développement durable (ODD) et les cibles de la stratégie de l’OMS.
Le représentant de l’OMS a aussi exhorté les gouvernants à accroitre le financement national de la lutte contre le phénomène pour résorber les déficits financiers persistants qui expliquent, en grande partie, la lenteur des progrès vers l’atteinte des cibles définies dans la stratégie de l’OMS pour mettre fin à la tuberculose. Les administrateurs nationaux devraient également s’efforcer d’instaurer la couverture sanitaire universelle en mettant en place des interventions et services de qualité, hautement efficaces, a-t-il souligné.
Le ministre de la Santé et de l’Hygiène publique s’est dit également convaincu qu’il faut nécessairement trouver des leaders pour un monde sans tuberculose. Il a aussi souligné que la lutte contre la tuberculose est confrontée aujourd’hui à des défis majeurs tels que les obstacles liés au sexe, à l’âge, au type de la maladie, à l’environnement social, au pouvoir d’achat des communautés, au faible dépistage de la maladie chez l’enfant, à la co-infection par le bacille de koch et le Vih. Les tuberculoses à bacilles multi-résistants ou ultra-résisants sont aussi un casse-tête.
96% des décès liés à la tuberculose sont intervenus dans les pays à revenu faible ou intermédiaire dont le nôtre. En 2016, le Programme national de lutte contre la tuberculose (PNLT) a notifié 7038 cas de tuberculoses toutes formes confondues pour un taux de détection de 66% et un taux de succès au traitement pour la cohorte de 2015 à 76%. Ces résultats, en deçà des objectifs fixés par l’OMS qui sont respectivement de 70% et 85% montrent que malgré les progrès enregistrés dans la lutte, beaucoup reste à faire. Selon le ministre Sow notre pays a mené plusieurs activités pour lutter contre la maladie comme l’approvisionnement régulier des structures sanitaires en médicaments antituberculeux, en réactifs et consommables médicaux, l’élaboration du schéma court de prise en charge de la tuberculose multi résistante, la poursuite de la décentralisation des activités de lutte contre la tuberculose.
Par ailleurs, le ministre en charge de la Santé a signalé que plus de 1.170 centres de santé communautaire interviennent dans la sélection primaire des cas symptomatiques de tuberculose et dans le suivi des malades sous traitement. L’Etat a financé pour les activités plus de 760 millions de Fcfa consacrés à l’achat de médicaments de première et seconde lignes, de réactifs et consommables médicaux, aux frais de fonctionnement et équipements. Enfin, le ministre estime que la signature des conventions pour la mobilisation des nouvelles subventions tuberculose/Vih pour la période 2018-2020 contribuera de façon notoire et, à coup sûr, à l’atteinte des objectifs du programme.
Fatoumata NAPHO
Source: Essor