Mme Daffa Déjéba Kéita, malienne et chef de service de Rhumatologie de l’Hôpital Jean Gérès de Paris, en séjour au Mali suite au décès de sa mère à Bamako, Kéita Aida Coulibaly, retraitée d’assistance sociale française , le 9 mai à l’âge de 84 ans du Coronavirus, a jugé utile de s’adresser aux Maliens à travers la presse, le vendredi 3 juillet 2020 (à son domicile à l’hippodrome), pour leur dire de prendre très au sérieux cette maladie.
Je vous ai fait appel aujourd’hui, vous hommes et femmes de la presse, dit Daffa Déjéba Kéita, pour que vous soyez une caisse de résonnance à l’endroit des populations, à travers ces messages. La première concerne ma maman, Kéita Aida Coulibaly, qui a servi en France comme assistante sociale avant de prendre sa retraite. «Elle est décédée du Covid-19. Et à cause de cette pandémie, nous n’avons pu faire ses funérailles à hauteur de souhait. La famille étant dispersée, n’a pu se réunir pour l’accompagner dans sa dernière demeure. Mais ainsi va la vie. Je la rends hommage à travers vos colonnes pour avoir durant toute sa vie fait de son combat : le soutien aux émigrés et des femmes en situation de précarité», a déclaré avec tristesse Daffa Djénéba Kéita. Nous l’a pleurons, poursuit-elle, quand je me rappelle de sa générosité et son sens inné de l’hospitalité malienne et du partage accordé à de nombreuses personnes et familles surtout africaines en France ; quand je me souviens qu’elle nous faisait coucher à terre pour les étrangers qu’on recevait; ayant toujours prêté une oreille attentive aux problèmes des autres avec les mots qu’il faut pour apporter un réconfort moral ou matériel. C’est sûre, reconnait Daffé Djénéba Kéita, qu’elle nous lègue un lourd fardeau, mais nous essayerons d’imiter ses actes de solidarité, d’entraide pour honorer sa mémoire.
Le second message, poursuit Daffé Djénéba Kéita, va à l’endroit de mes compatriotes maliens. « Je voudrais leur dire que le Coronavirus est bien une réalité et qu’ elle tue. Étant médecin, je sais de quoi je parle. La preuve en est que ma maman que j’aime tant, est morte à cause de cette pandémie. J’adresse ce message, car de mes constats, depuis que je suis venu pour les funérailles de ma mère, beaucoup de gens ne croient pas au Covid-19. Cela est très inquiétant. Je vous supplie, prenons cette maladie très au sérieux. Et la seule façon de nous protéger et de protéger les autres, est de continuer à porter les masques régulièrement. J’ai vécu cette maladie en France. On pouvait faire trois à quatre pharmacies sans avoir de solutions hydro-alcooliques. Les masques, on en trouvait plus », a conseillé Daffa Djénéba Kéita. Et d’ajouter, « pour moi, en portant les masques, nous allons faciliter le travail aux autorités maliennes surtout sanitaire, on permettra de désengorger les hôpitaux de malades du Covid. Cela permettra aux médecins qui travaillent sans avoir des équipements dignes de ce nom pour faire face à plusieurs cas, de s’occuper à d’autres choses plus importantes. Pour moi, insistons sur la sensibilisation du port des masques, du respect des mesures barrières pour se sauver et sauver les autres».
Croyant dure comme fer que la Covid 19 existe, et pour honorer la mémoire de la défunte Kéita Aida Coulibaly qui fut chevalier de l’ordre national du Mali, et apporter sa contribution dans cette lutte planétaire, la famille a décidé de soutenir les structures sanitaires de Bamako et de Tombouctou, à travers le département de la santé et de l’action sociale, le service médical de l’Ambassade de France au Mali. Un don estimé à 20 millions de FCFA. Il est composé entre autres, des masques, de solution hydro alcoolique, de savon liquide, des blouses à usages multiples, des thermomètres.
Hadama B. Fofana
Le Républicain