Le renversement du régime d’Ibrahim Boubacar Keïta survenu le 18 août dernier et le feu vert donné à la justice de dépoussiérer les dossiers sont perçus comme une foudre qui menace de s’abattre sur les indélicats. Foudre d’ailleurs matérialisée par les récentes interpellations notamment de Beffon Cissé, premier questeur de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), de l’ancien ministre de la Communication et ex-directeur général de l’Office de radio et télévision du Mali (ORTM) Sidiki N’fa Konaté mis sous mandat de dépôt.
Mais, la liberté est si précieuse que ceux qui la chérissent font pieds et mains pour en jouir toute leur vie. Quitte à recourir aux services de marabouts ou féticheurs sensés transformer le noir en blanc et le blanc en noir. Le petit déjeuner fut sans histoire ou plutôt une merveilleuse histoire pour Lisa. Les bouches fiévreuses dévorent leurs paroles, leurs promesses.
Selon la tête du client le sacrifice se résume à une flopée de coqs rouges, un bouc, un bélier ou un taureau voire deux ou trois. Les mâchoires de marabouts et de féticheurs besognent.
Un a fait une description des plus compliquées de l’animal sacrificiel. Ne laissant d’autre choix au demandeur que de mettre l’enveloppe nécessaire à l’achat du taureau entre ses mains. En lieu et place du taureau, le marabout a couru acheter une cuisse chez son boucher du Dibidani.
Les clients se bousculent au portillon. Peut-être, du fond du cœur ils remercient vivement les nouvelles autorités d’avoir donné un coup de pouce à leur chiffre d’affaires à un moment où celui-ci était en berne.
Dans l’allocution qu’il a prononcée à l’occasion des 60 ans d’indépendance du Mali, le Col-major Assimi Goïta avait prévenu : « Nous travaillerons à ce que nul ne puisse impunément s’enrichir au détriment de l’Etat et des citoyens. Nos institutions ne serviront plus de refuge à ceux qui cherchent, au moyen de certains mécanismes, à se soustraire à l’action de la justice, dévoyant ainsi l’immunité de ses finalités. »