Le gouvernement du Mali, à travers le ministère de la Réforme de l’Administration et de la Transparence de la vie publique, est résolument engagé dans la lutte contre la corruption et la délinquance financière dans notre pays. Et cette lutte passe nécessairement par la sensibilisation et l’information des citoyens sur les conséquences de la corruption et de la délinquance financière. C’est dans ce cadre que le département, sous l’égide du gouvernement, a organisé du 9 au 15 décembre 2018 une campagne de sensibilisation et de mobilisation de la population pour une lutte efficace contre la corruption et la délinquance financière. Placée sous la présidence du Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga, la cérémonie de lancement de cette campagne a eu lieu le mardi 11 décembre 2018 au Mémorial Modibo Kéita.
L’objectif de cette semaine nationale de lutte contre la corruption et la délinquance financière est non seulement de sensibiliser sur le phénomène de la corruption, mais aussi et surtout de mobiliser l’opinion nationale sur les immenses défis à relever dans ce combat. D’après Mme la ministre Safia Boly, la semaine nationale offre l’opportunité aux acteurs institutionnels et non étatiques de réfléchir sur les causes, les manifestations, les conséquences socioéconomiques et les stratégies de lutte à développer pour réduire l’ampleur du phénomène multi-facettes, à défaut de l’éradiquer complètement. La semaine a été réservée à une véritable campagne d’information, de sensibilisation et d’éducation contre la corruption et ses dangers sur tout le territoire national et spécifiquement à Bamako et à Ségou qui ont abrité des événements tels que les conférences, les émissions radiophoniques, les débats publics, les journées d’échanges et d’informations sur les entités qui luttent contre la corruption.
Au cours de la cérémonie d’ouverture, Mme Safia Boly a déclaré que la corruption est un phénomène social, politique et économique complexe qui touche tous les pays et sape les institutions démocratiques, ralenti le développement économique et entraîne l’instabilité gouvernementale. Pour corroborer ses allégations, elle a fait référence à une citation de Koffi Annan (ancien secrétaire général des Nations unies) qui affirmait que “la corruption est un mal insidieux dont les effets sont aussi multiples que délétères. Elle sape la démocratie et l’Etat de droit, entraîne des violations des droits de l’Homme, fausse le jeu des marchés, nuit à la qualité de la vie et crée un terrain propice à la criminalité organisée, au terrorisme et à d’autres phénomènes qui menacent l’humanité”.
Mme la Ministre a invité les acteurs engagés dans la lutte contre la corruption à mesurer la gravité du phénomène pour que leurs actions soient proportionnelles à leur engagement afin de dire non à la corruption et à la délinquance financière. “Les orientations fixées par le président Ibrahim Boubacar Kéïta dans son programme”Ensemble pour la paix et le progrès “nous engage à combattre avec détermination la corruption. Pour sa part, le gouvernement sous l’égide du Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga est résolu à relever les principaux défis de la gouvernance publique qui sont aussi nombreux et variés”, a-t-elle dit.
Parmi ces défis, elle a cité, entre autres, la prévention et la répression de l’enrichissement illicite au Mali ; la gestion rationnelle et efficiente des ressources publiques ; la transparence dans la gestion des finances publiques ; la redevabilité des agents publics ; la déclaration de biens des responsables de la gestion publique.
La campagne de lutte contre la corruption a été instituée par la résolution 58/4 du 31 octobre 2003 de l’Assemblée Générale de l’Organisation des Nations Unies qui a déclaré le 9 décembre “Journée internationale de la lutte contre la corruption” pour “sensibiliser sur le phénomène de la corruption et faire connaître le rôle de la Convention dans la prévention et la lutte contre celle-ci”. Au Mali, c’est le décret n°10-624/PM-RM du 26 novembre 2010 qui a institué la semaine nationale de lutte contre la corruption. Donc, à l’instar des 183 autres Etats parties de la Convention, le Mali a mis à profit la journée internationale de lutte contre la corruption pour lancer une véritable campagne d’information, de sensibilisation et d’éducation sur la corruption et ses dangers en mettant l’accent sur les conséquences.
Siaka DOUMBIA
Source: Aujourd’hui-Mali