Josep Borrell avait déjà indiqué fin mars que la junte militaire au pouvoir au Mali n’avait pas fourni les garanties nécessaires pour assurer la poursuite des missions de formation de l’UE et qu’elles allaient devoir être “recalibrées“. Les commandants des missions de l’UE avaient déjà reçu l’ordre de cesser certaines formations et les entraînements.
Le groupe Wagner
Le principal problème est la présence de mercenaires du groupe russe Wagner venus au Mali à l’appel de la junte et la collaboration d’unités de l’armée malienne à leurs activités.
La Belgique, qui a assuré en 2016 et 2017 le commandement de la mission de formation de l’Union européenne au Mali (EUTM-Mali), “constate une dégradation rapide de la situation dans le pays, en particulier en termes de respect des droits humains ; et ce au fur et à mesure du désengagement forcé de l’UE et de ses États-membres“, a commenté la ministre belge des Affaires étrangères, Sophie Wilmès.
Il faudra se déployer dans les pays voisins, on n’abandonne pas le Sahel, au contraire, mais on ne peut pas rester au Mali en plein régime
Elle attribue notamment cette évolution à la présence du groupe Wagner. “C’est pourquoi notre pays plaide pour maintenir une présence européenne autant que possible au Mali et un soutien plus conséquent aux mécanismes judiciaires nationaux, au nom de la lutte contre l’impunité. Plus généralement, du point de vue de la lutte contre le terrorisme, la Belgique a appelé à une réflexion stratégique quant à la consolidation d’un arc de stabilité au Sud du Sahel“.
“Il faudra se déployer dans les pays voisins, on n’abandonne pas le Sahel, au contraire, mais on ne peut pas rester au Mali en plein régime“, a commenté Josep Borrell, en rappelant le massacre de Moura survenu à la fin mars.