Face à la complexité de la lutte contre l’épidémie Ebola en République démocratique du Congo (RDC), due à plusieurs facteurs socio sécuritaires, le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) veut tripler son financement afin de multiplier des actions contre l’évolution de cette maladie. À deux jours du premier anniversaire de l’apparition de cette épidémie en RDC, l’UNICEF veut, par cette action, éradiquer l’épidémie avant son deuxième anniversaire.
« Quand cela a commencé, je ne pensais pas devoir me présenter devant vous aujourd’hui pour demander davantage de soutien. À plusieurs reprises, nous étions sur le point de maîtriser cette épidémie. Ou alors nous l’avons pensé », a déclaré, Jérôme Pfaffmann, spécialiste de la santé à l’UNICEF, soutenant qu’il ne doit pas y avoir de deuxième anniversaire d’Ebola en RDC. L’épidémie du virus Ebola a commencé en RDC en août 2018. Depuis cette date selon la cellule d’information onusienne (ONU Info), le cumul des cas est de 2.671, dont 2.577 confirmés et 94 probables. Au total, il y a eu 1.790 décès, dont 1.696 confirmés et 94 probables. Aujourd’hui, la réponse à Ebola est beaucoup plus complexe, car, selon l’agence onusienne, elle se situe dans une zone de conflit actif et, les habitants de certaines zones comme le Nord-Kivu et l’Ituri sont également confrontés à la fois, à une urgence de santé publique, par la présence d’autres maladies. Sans oublier la crise humanitaire parallèle. C’est pourquoi, dans ce nouveau budget prévisionnel et provisoire, l’agence onusienne prévoit, selon ONU info, environ 70 millions de dollars pour des activités de contrôle des épidémies (Ebola, rougeole et autres), 30 millions de dollars pour renforcer les capacités des communautés dans les zones à risque et 70 millions de dollars pour fournir des services essentiels aux populations locales. Donc, au total, près de 170 millions de dollars. Jérôme Pfaffmann, qui rentre de son troisième déploiement dans le nord-est de la RDC, déclare que « Ce nouveau plan de réponse stratégique comprend à la fois une intensification de la réponse de santé publique et un programme complet pour répondre aux besoins humanitaires et sociaux aigus ». Il a tenu à préciser que ce combat contre Ebola ne doit pas faire oublier les autres urgences humanitaires en RDC : «… nous devons vacciner beaucoup plus d’enfants, contre toute une gamme de maladies, afin de les protéger de tous les risques de santé publique auxquels ils sont exposés ». À noter que la première campagne de vaccination dans la capitale de la province, Bunia, contre la rougeole qui a concerné plus de 40.000 enfants. S’agissant des enfants toujours, l’UNICEF a comptabilisé à la date du 28 juillet, sur ces 2.671 cas confirmés, et plus de 700 enfants, dont la moitié (57%) d’entre eux sont âgés de moins de 5 ans. M. Pfaffmann a souligné alors que « Cette proportion d’enfants touchés par une épidémie d’Ebola est sans précédent ». Cette maladie continue à faire des victimes au niveau de la population en RDC, c’est pourquoi M. Pfaffmann déplore malheureusement : « Ce nombre de décès dans la communauté signifie que nous ne sommes pas en avance sur l’épidémie ». Car, selon lui, « Douze nouveaux cas confirmés ont été signalés le jour de mon départ de la RDC », parmi lesquels cinq étaient en vie et pourraient avoir accès à un traitement, mais que sept étaient déjà décédés.
ISSA DJIGUIBA
Source : Le Pays