Le texte portant sur la réforme de la Commission électorale indépendante (CEI) en République de Côte d’Ivoire a été adoptée, le mardi 30 juillet 2019, par le parlement avec une large majorité de 124 voix pour, 78 voix contre et une abstention. L’opposition dénonce la présence de beaucoup de commissaires proches de l’État et du parti au pouvoir.
Cette adoption était sans surprise du fait que la majorité des députés est issue de la mouvance présidentielle. Une recomposition répondant aux exigences de la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples, qui avait émis fin 2016 un arrêt recommandant une CEI plus équilibrée. C’est pourquoi elle parait une mission accomplie aux yeux du gouvernement du président Alassane Ouattara, mais du côté de l’opposition, on parle de commission déséquilibrée. L’opposition dénonce la mise en place d’une Commission déséquilibrée, à un an de l’élection présidentielle de 2020, où il y’aurait trop de commissaires proches de l’État et du parti au pouvoir. Un proche de Guillaume Soro, le député Alain Lobognon, déclare sur son compte Twitter que c’est même « une remise en cause des acquis démocratiques de la Côte d’Ivoire ». Il a indiqué avoir proposé des amendements, mais sans succès. La nouvelle disposition revoit 15 commissaires au lieu de 17, parmi lesquels, le parti présidentiel et l’opposition auront chacun trois représentants. Il y’a six représentants de la société civile, un de la magistrature, un représentant du président de la République et un représentant du ministère de l’Intérieur. Pour beaucoup d’opposants, le texte de loi ne respecte pas l’arrêt de la Cour africaine des droits de l’homme rendu en 2016. Une ONG (APDH) Action pour la protection des droits de l’homme, avait saisi la Cour africaine dénonçant la présence des partis politiques au sein de la Commission. Elle préconisait quelques heures avant le vote de présenter le texte au juge de la Cour africaine afin d’évaluer la conformité de la future CEI aux principes démocratiques.
ISSA DJIGUIBA
Source : Le Pays