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L’opposant camerounais Maurice Kamto arrêté

Deux jours après avoir été à l’initiative de manifestations contre le pouvoir en place, l’opposant camerounais Maurice Kamto a été arrêté lundi 28 janvier au soir à Douala. Arrivé deuxième à la présidentielle d’octobre, il revendique toujours la victoire dans les urnes.

C’est aux alentours de 19h30 au domicile d’un de ses soutiens que Maurice Kamto a été interpellé, lundi 28 janvier.

« M. Maurice Kamto a été enlevé [lundi] par des personnes en armes alors qu’il se trouvait au domicile d’un de nos alliés, M. Albert Dzongang, en compagnie de M. Christian Penda Ekoka, a déclaré à RFI Emmanuel Simh, vice-président de son parti, le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC). Ils ont été, aux dernières nouvelles, emmenés à la police judiciaire à Douala. »
Albert Dzongang et Christian Penda Ekoka, un économiste, soutien de Maurice Kamto, ont également été arrêtés.

En guise de protestation, trois cents personnes se sont alors massées devant le domicile d’Albert Dzongang. Un rassemblement rapidement dispersé par des tirs en l’air.

Les autorités ont confirmé ces arrestations mais n’ont pour le moment pas souhaité s’exprimer.

En parallèle, deux autres membres du MRC, Alain Fogue, trésorier du parti et professeur d’université, et Célestin Djamen ont également été arrêtés, lundi soir à Yaoundé, a confirmé le ministre de l’Administration territoriale Paul Ataga-Nji. Ce dernier avait estimé samedi soir que le MRC avait « franchi la ligne rouge et débordé le seuil de tolérance » après que le parti a appelé ce week-end à des marches contre la réélection de Paul Biya.

« Des interpellations politiques injustifiées »

Samedi, 117 personnes ont été arrêtées lors de ces manifestations non autorisées qui ont eu lieu dans plusieurs villes du Cameroun, dont l’ex-directeur de campagne de Maurice Kamto, Paul-Eric Kingue et le célèbre rappeur pro-Kamto Valsero. Au moins six personnes avaient également été blessées, dont l’avocate Michele Ndoki, première vice-présidente des femmes du parti.

Le leader du MRC, arrivé deuxième à l’élection présidentielle d’octobre, revendique toujours la victoire. Maurice Kamto n’a de cesse de dénoncer un « hold-up » électoral.

« Nous sommes très inquiets par la tournure que prennent les événements et par la radicalisation que prend le régime de Yaoundé », souligne le vice-président du parti, Emmanuel Sinh.

Dans un communiqué publié en début de nuit, le MRC a condamné « des interpellations politique injustifiées […] dont le but inavoué est de décapiter le MRC » et a demandé à ses militants et sympathisants de « rester calmes et attentifs aux instructions » du parti.

RFI

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