L’une des problématiques majeures dans la gestion des différentes mines qu’elles soient d’or ou d’autres minerais, est le tête à tête entre le seul État et les sociétés étrangères qui exploitent ces mines.
L’Etat qui détient une part d’action dans ces mines a-t-il un réel contrôle sur la quantité exploitée ? Ou sur les dividendes qui lui reviennent, peut-il se fier aux seules données et informations fournies par ses représentants ? A notre avis, Pour parer à toute éventualité de fraude et afin de permettre à l’Etat de bénéficier des dividendes et de tous les avantages dus, il serait indiqué de céder sa part de 30 % au secteur privé. Pourquoi céder au secteur privé si l’Etat pourrait lui-même jouer sa partition ? Voici la sempiternelle question que beaucoup se posent.
Dans une économie mondiale de plus en plus libérale, l’Etat n’a pas pour vocation de s’immiscer dans la gestion des entreprises et des sociétés, il doit simplement être un régulateur, catalyseur et un accompagnateur, mais le gros du travail doit revenir au secteur privé. C’est pourquoi toutes les grandes sociétés à travers le monde appartiennent aux privés. Par contre sous nos tropiques l’Etat affaiblit le secteur privé en s’érigeant comme le grand pourvoyeur d’emplois et de créateur de richesse. Cela est loin d’être son rôle c’est pourquoi les sociétés et entreprises d’Etat ferment leurs portes les unes après les autres. N’est-il pas temps de changer de fusil d’épaule et de s’inspirer des grandes économies à travers le monde comme les Etats Unis, la Chine, l’Inde et même l’Afrique du sud.
Pays en voie de développement le Mali regorge d’immenses potentialités, mais mal exploitées ou non exploitées. Des mines d’or sortent des terres comme des champignons, mais l’or n’a jamais brillé pour le peuple. Est-ce pour mauvaise gestion ou bien parce que le secteur privé n’a pas été impliqué ? C’est sans nul doute les deux, car les contrats sont souvent mal faits et l’Etat n’a aucune mainmise sur les sociétés qui exploitent, Le deuxième facteur est la non implication du secteur privé. L’Etat aurait dû vendre sa part d’action au secteur privé en se contentant seulement des impôts, taxes et autres dividendes. Tout le mal que l’on pourrait souhaiter au gouvernement de la transition est d’impliquer le secteur privé dans l’exploitation de la nouvelle mine de Lithium de Goulamina dans la région de Bougouni. Il doit céder ses 30 % au secteur privé pour plus de contrôle et de transparence, car le Lithium étant différent de l’or, son exploitation doit faire l’objet de suivi et de contrôle à tous les échelons de l’exploitation. En cédant les 30 % au secteur privé l’Etat gagnera doublement, d’abord il est sûr de la gestion transparente car les actionnaires veilleront et surveilleront comme le lait sur le feu, ensuite l’Etat aura ses dividendes, ses impôts et taxes et certainement la main d’œuvre sera locale car les actionnaires s’impliqueront dans le recrutement.
En somme, si les sociétés et entreprises d’Etat vont en faillite c’est dû en grande partie à la mauvaise gestion, mais également à un manque de vision des autorités. Pour l’exploitation de Lithium il faudrait que l’Etat réfléchisse et analyse tous les paramètres pour éviter que le Lithium tant vanté par les autorités ne soit pas moins que les mines d’or. Pour éviter cela il est nécessaire d’impliquer le secteur privé, poumon de toute économie émergente, pourvoyeur d’emplois et créateur de richesse.
Youssouf Sissoko