L’émissaire de l’Onu pour la Syrie, Staffan de Mistura, espère amener la Russie et les Etats-Unis à s’entendre sur la formation à propos de la Syrie d’un ou plusieurs “groupes de contact” à même de mener des négociations de paix.
Le diplomate, qui s’adressait à la presse lundi à Genève, a annoncé son départ pour Moscou, où il sera mardi pour des discussions sur le conflit qui le conduiront ensuite à Washington.
“Ce qu’il faut à tout prix éviter à ce stade (…) c’est une poursuite du conflit (…) et une partition qui est déjà perçue dans les faits comme une possibilité, et que nous considérerions comme une tragédie”, a déclaré Staffan de Mistura.
“La situation risque de se transformer en cocktail toxique, combinaison d’Afghanistan, de Libye et de Somalie. Il est donc urgent d’entamer un processus politique”, a-t-il ajouté.
La campagne de bombardements aériens russes a déjà entraîné le déplacement de 40.000 civils et ils pourraient être bien plus nombreux à quitter le pays si les combats s’intensifient, a souligné l’émissaire de l’Onu.
Pour sortir de l’impasse, les Nations unies espèrent réunir au sein de groupes de travail les principaux acteurs du conflit, dont la Russie, les Etats-Unis, l’Arabie saoudite, l’Iran, la Turquie et d’autres pays de la région.
“Si certains pays ne veulent pas se parler directement, on peut imaginer des groupes de contacts séparés qui pourraient ensuite discuter par l’intermédiaire de l’Onu”, a suggéré le diplomate.
Staffan de Mistura a une nouvelle fois appelé l’aviation de Bachar al Assad à cesser de déverser des barils d’explosifs sur les zones civiles et demandé à Moscou de respecter les cessez-le-feu qui étaient en vigueur avant l’intervention russe dans plusieurs villes du pays pour permettre l’évacuation des civils et des blessés.
(Stéphanie Nebehay et Tom Miles, Jean-Philippe Lefief et Tangi salaün pour le service français)