Jean-Yves Le Drian, ministre de la Défense, a présenté sa loi de programmation militaire au sénat, en détaillant les unités supprimées. Programmées pour 2014, les 23 500 suppressions de postes ont provoqué l’ire des élus des territoires touchés.
Le 4e régiment de dragons de Carpiagne (Bouches-du-Rhône) sera dissous en 2014 dans le cadre de la Loi de programmation militaire (LPM), a-t-on appris jeudi auprès du ministère de la Défense. Déjà des protestations voient le jour, comme le manifeste des Sentinelles de l’Agora pour la sauvegarde des armées. Un sentiment d’inquiétude compris par Christian Cambon, sénateur UMP du Val-de-Marne. « On se doit d’entendre et d’écouter, prendre la mesure de leurs inquiétudes et surtout l’analyser. C’est un appel à la vigilance qui doit avoir pour objectif de faire préciser les engagements pris par le ministre » déclare- t-il.
S’il y a un consensus sur la nécessité de réduction des moyens alloués à la Défense, Christian Cambon, émet des réserves sur des questions précises qui n’ont toujours pas fait l’unanimité. Il précise : «Nous étudierons pour la base finale, deux questions précises : une sur la véracité des engagements et la précision de certains détails comme sur l’évolution du logiciel Louvoie (qui à la suite d’un bug, a été à la source d’un trop perçu de 104euros sur le solde, quand d’autres se sont vus oubliés dans le paiement de leurs soldes) ». Et d’ajouter : « Et deuxièmement, si on se prive de 27500 personnes, il faut qu’un accompagnement social soit mis a leurs disposition, afin de créer des passerelles avec la fonction publique territoriale, à équivalences de compétences ».
Pour Gilbert Roger sénateur PS, de la Seine-Saint-Denis : « c’est une loi qui va dans le bon sens, la situation aurait pu laisser penser que la défense est la vraie variable d’ajustement du déficit budgétaire. Mais Je voterai dans l’idée de conforter les articles et cadres proposés, dès le 8 octobre on étudiera la cinquantaine d’amendements, qui vont conforter la pérennité des objectifs financiers à atteindre.
Il va plus loin : « On comprend les inquiétudes des élus locaux, il peut y avoir des suppressions, 33000 postes supprimés au long des 4 ans, on y est très attentif. Les amendements sont pour sanctuariser les recettes et les objectifs, les suppressions budgétaires ne doivent pas être rognées, afin d’atteindre 1.5 point du PIB, de façon consensuelle. La défense concourt aux efforts nationaux, donc on doit l’optimiser en regroupant les forces et en anticipant.
Pourtant s’il comprend la vague d’inquiétude, il affirme : « On ne peut pas être dans l’immobilisme, l’armée doit être en mouvement, dans la dernier PLM, 10% de, la masse salariale a augmenté dans l’armée a cause de la promotion de lieutenant, ce qui a absorbé la baisse des 45000 postes supprimés. J’ai coécrit un rapport avec, André Dulait, sénateur UMP des Deux-Sèvres, qui a été une base pour cette nouvelle PLM ».
Ce n’est pas normal de devoir utiliser des Antonov russes pour transporter nos troupes
Christian Cambon ne dit pas autre chose, « Il faut une optimisation pour atteindre les mêmes engagements et garantir la sécurité. On doit être prêt à agir comme pour les dossiers comme le Mali, la Syrie ou ailleurs. Il faut être prudent, pour éviter les distorsions, le paradoxe d’être la 5ème puissance mondiale et de ne pas avoir les moyens militaires ».
Le sénateur UMP du Val-de-Marne finit par ses mots : « il est clair que l’évolution de la sécurité dans le monde doit être raccord avec les besoins accrus de renseignement comme la prise d’otages au Kenya, nous l’a démontré. La coordination des équipements et la logistique font défaut, ce n’est pas normal de devoir utiliser des Antonov russes pour transporter nos troupes, heureusement que l’A400M, ou Atlas, va permettre d’y remédier ». E t il ajoute : « Il faut tenir compte des conditions des déséquilibres afin de ne pas fragiliser la structure qui est performante, comme le succès militaire de l’opération Serval, nous l’a démontré ».