Depuis le mois d’août, les locataires des 3 743 logements sociaux de N’Tabacoro et de Kati ont été invités à souscrire l’abonnement d’eau auprès de l’agence Somagep-SA de Yirimadio. Ceux qui ont souscrit peinent à avoir une goutte d’eau.
L’absence d’eau et d’électricité étaient les deux problèmes cruciaux qui empêchaient les bénéficiaires des 3 743 logements sociaux de N’Tabacoro et Kati de prendre possession de leurs maisons, un an après leur attribution. A la suite d’immenses efforts, l’Office malien de l’habitat (OMH) a donné le sourire aux nombreux usagers de ce site. Le reste des travaux hors site a été achevé, avec l’adduction d’eau et la desserte en électricité. Par voie de communiqué, les bénéficiaires ont été invités à se présenter à l’agence Somagep de Yirimadio pour leur souscription à la police d’abonnement.
L’immense joie qui animait les nouveaux habitants n’a été que de courte durée. Selon K. D., cadre dan un service public, qui y a aménagé il y a deux semaines, il est à 1 500 et 2000 F CFA de dépenses quotidiennes pour l’achat d’eau. “Des jeunes gens qui ont trouvé un commerce florissant vendent le bidon de 20 litres à 75 F CFA. Les habitants des logements sociaux de Kati vivent le même calvaire. Aucune goutte d’eau potable ne tombe des robinets pendant des jours. Ce qui oblige les familles à consacrer beaucoup d’argent à l’achat d’eau ou aller chercher de l’eau des forages”, se plaint-il.
Selon les victimes de la corvée d’eau, la Somagep-SA a d’énormes difficultés à desservir correctement les logements sociaux de N’Tabacoro et de Kati. La situation est plus criarde à N’Tabacoro, très proche des logements sociaux d’ATTbougou et de Niamana qui ont toujours vécu de façon récurrente des soucis dans la fourniture d’eau depuis des années.
Une situation qui paraît difficile à expliquer dans la mesure où la Somagep-Sa est dans un vaste programme d’grandissement de ses capacités de production d’eau potable. La nouvelle station de pompage de Kabala a été inaugurée cette année, avec une capacité totale de 288 millions de litres d’eau par jour et des branchements sociaux à la clé.
Abdoul Karim Koné, le responsable de la communication de la Somagep-SA justifie ces pénuries par un déficit de production au regard de l’offre et de la demande. Selon lui, “N’Tabacoro est très éloigné de leurs installations techniques et Kati se trouve sur une colline. Ce qui fait que l’eau avant d’arriver dans ces sites prend énormément de temps”. Toujours selon lui, “seule la première phase de Kabala est terminée à ce jour avec une capacité de production de 144 millions de litres par jour”.
Visiblement, le bout du tunnel n’est pas pour demain pour les locataires des logements sociaux de N’Tabacoro et de Kati.
Abdrahamane Dicko