L’Office du Niger est un établissement colonial et public, chargé de l’administration des terres irriguées, c’est-à-dire il avait une vocation agricole et industrielle. Créé le 15 janvier 1932 par Émile BÉLIME (1883-1963), ingénieur français des travaux publics.
Après la première guerre mondiale, il était chargé d’une mission à Dakar et il s’intéressait dès 1921 à la vallée du Niger et à son delta intérieur. La priorité de l’Office du Niger était la culture cotonnière dans une optique d’alimenter les usines coloniales. Pour cela, le Soudan français était le fournisseur potentiel des matières premières et recrutait des paysans jusqu’à 300 000 dans toutes les régions voisines (le Mali actuel, le Burkina Faso, etc.), d’où l’existence actuellement des noms des villages burkinabés dans les différentes zones rizicoles de l’Office du Niger à Ségou.
La base du réseau hydraulique actuel de l’Office du Niger était le projet d’aménagement de BÉLIME en 1929. Et il prévoyait 960 000 hectares sur une superficie totale de 1.105.000 hectares dont 510.000 hectares de coton et 450.000 hectares de riz. Il débutait la construction du barrage de Sansanding(Markala) avec les soldats de 2ème contingents de 1932 à 1947, c’est-à-dire la fin des travaux dudit barrage et fut le premier Directeur général de l’Office du Niger.
L’administration coloniale prévoyait la politique de promotion et de création des associations agricoles qui à leur tour, aboutissaient à des résultats insuffisants :
– la mécanisation aggravant le problème de rentabilité de l’agriculture ;
– la politique des prix pratiquée par les autorités coloniales démotivant les paysans, etc.
De 1961 à 1966 : le Gouvernement de Modibo KEITA optait une idéologie de la collectivisation et injectait des sommes importantes pour la réalisation des objectifs dans une dimension d’accroitre le rendement de la production mais le résultat était jugé insuffisant.
Suite à ce bilan négatif : en 1977, le Gouvernement malien était obligé de solliciter une assistance technique et financière auprès de la Banque mondiale qui valait 43.000.000 $ (quarante-trois millions de dollars) dans une dynamique de redressement de l’Office du Niger, d’où les programmes ARPON (Amélioration de la Riziculture Paysanne à l’Office du Niger).
Ainsi, une série de réformes et de propositions des solutions dans une optique de pallier les difficultés inhérentes au fonctionnement de l’Office du Niger aboutissaient à sa Restructuration en 1994.
À suivre.
Balla FOFANA de retour des zones rizicoles de l’Office du Niger à Ségou
Source: Zénith Balé