L’ambiance était à la fête ce jeudi en Inde, où les militants des droits de l’Homme ont célébré la dépénalisation de l’homosexualité. Petit tour d’horizon pour voir où en sont les droits des LGBT dans le monde.
L’ambiance était à la fête ce jeudi en Inde, où les militants des droits de l’Homme ont célébré la dépénalisation de l’homosexualité. Ainsi en a décidé la Cour suprême, dans un pays où la loi interdisait depuis l’ère coloniale les pratiques homosexuelles, passibles même de peines d’emprisonnement à vie. C’est l’occasion de faire un tour d’horizon des législations dans le monde à l’égard des droits des LGBT.
Une décision symbolique
La minorité LGBT (lesbienne, gay, bi- et transsexuelle) était en liesse dans les rues de la capitale indienne quand la Cour suprême a annoncé renoncer à l’article 377 du Code pénal.
Sur le papier, cet article datant du XIXè siècle assimilait l’homosexualité à des “pratiques contre-nature” passible d’une peine de prison pouvant aller de dix ans jusqu’à la perpétuité.
Dans les faits, l’article 377 n’était que très peu utilisé. D’après la Cour suprême, seules 200 personnes ont fait l’objet de poursuites en Inde au titre de cet article. Mais c’est le symbole que célèbrent les militants, comme cette femme, heureuse, qui s’écrie : “C’est génial, on va faire la fête, je ne peux même pas vous dire ce que je ressens. Ce n’est qu’un petit pas, mais c’est tellement, tellement important !”
Être enfin ouvertement soi-même
Un étudiant s’exclame lui aussi : “Vraiment, on renait ! C’est un énorme poids qu’on enlève de nos épaules, on a passé tellement de nuits à ne pas pouvoir fermer l’œil, mais, finalement, le jugement est tombé en notre faveur. C’est tout ce dont on avait besoin.)) Pour la jeunesse de demain, il faut que nous puissions être nous-mêmes. On ne peut pas changer de personnalité pour la loi, nous sommes libres, enfin, d’être nous-mêmes, y compris devant la loi, c’est tout ce qu’on demandait.”
En Asie, le mariage gay est en discussion dans plusieurs pays. Mais dans de nombreux Etats, l’homosexualité reste un tabou.
L’Afrique à la traîne
En Afrique, trente-six pays criminalisent toujours l’homosexualité, alors que la Charte africaine des droits de l’Homme reconnaît les mêmes droits à tous, sans distinction ni de genre ni d’orientation sexuelle.
Au mieux, on n’en parle pas, au pire, les homosexuels sont passibles de la peine de mort, comme c’est le cas en Mauritanie, au Soudan ou en Somalie.
Parmi les pays qui ont dépénalisé l’homosexualité, on peut citer le Gabon, le Mozambique, la RDC, le Mali, le Tchad ou encore la Côte d’Ivoire. Mais le discours public reste largement homophobe.
L’Afrique du Sud est une exception. Ce pays a en effet autorisé le mariage gay en 2006, ainsi que la gestation pour autrui (GPA) et la procréation médicalement assistée (PMA) qui permettent à des couples homosexuels d’avoir des enfants.
Et dans le reste du monde?
Au Moyen-Orient, le Liban est plus tolérant que d’autres pays arabes. En Arabie Saoudite, les homosexuels encourent la peine capitale.
Parmi les législations ambiguës : Israël ne reconnaît le mariage gay que lorsqu’il a été célébré à l’étranger.
La Russie reste très rétive à l’homosexualité. Depuis 2013, une loi punit la “propagande” homosexuelle auprès de mineurs.
La Cour suprême des Etats-Unis a autorisé en 2015 l’union de deux personnes de même sexe sur l’ensemble du territoire américain. Ce type d’union est permis aussi en Océanie et au Canada.
En Amérique latine, quatre pays autorisent le mariage homosexuel : Argentine, Brésil, Uruguay et Colombie. Au Mexique, la capitale a légalisé les unions civiles puis le mariage gay à la fin des années 2000.
A Cuba, l’union de deux personnes consentantes est garantie par la nouvelle constitution adoptée en 2018 et un référendum sera organisé en février 2019 sur le mariage homosexuel.
C’est en 2001 que les Pays-Bas ont ouvert la brèche et sont devenus le premier pays au monde à légaliser le mariage homosexuel.
Depuis, quinze pays en Europe en ont fait autant, dont l’Allemagne, où les homosexuels ont aussi le droit d’adopter les enfants de leur conjoint.
A noter: En Ouganda, les autorités ont annulé mardi l’un des plus importants festivals de musique électronique d’Afrique de l’Est qui devait se tenir du 6 au 9 septembre. Le prétexte avancé est que cette fête “Nyege Nyege” (qui signifie le “besoin irrésistible de danser”) ferait la promotion du sexe et de l’homosexualité, considérés comme des pratiques “immorales.”
Source: dw