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Ligne de force : Déclaration de biens : Que cache IBK ?

Dans un communiqué en date du 7 septembre dernier, le président de la Cour Suprême, Nouhoum Tapily annonce qu’ ” en application de l’article 37 de la Constitution du 25 février 1992, M. Ibrahim Boubacar Keïta, président de la République, a procédé à la mise à jour annuelle de sa déclaration de biens, au titre de l’année 2018, le lundi 3 septembre 2018.

En outre, le jeudi 6 septembre, il a procédé à la déclaration de ses biens, en sa qualité de président nouvellement élu “.

L’article de la loi fondamentale, cité en référence, ne nous paraît scrupuleusement respecté ni dans son esprit ni dans sa lettre. Il est libellé comme suit : ” Après la cérémonie d’investiture et dans un délai de 48 heures, le président de la Cour Suprême reçoit publiquement la déclaration écrite des biens du président de la République. Cette déclaration fait l’objet d’une mise à jour annuelle “.

Les présidents Alpha Oumar Konaré et Amadou Toumani Touré ne se contentaient pas d’un communiqué sibyllin de la Cour Suprême annonçant qu’ils avaient déféré à l’exigence de la loi. Ils faisaient publier par leur service de presse  la liste des biens meubles et immeubles déposée  entre les mains du premier responsable de la plus haute juridiction.

Leur lecture de l’article 37 de la Constitution nous paraît la plus correcte et en adéquation avec le but poursuivi par le législateur : empêcher qu’un individu, parvenu au sommet de l’Etat, aussi pauvre que Job, ne se retrouve, du jour au lendemain, aussi riche que Crésus.

Hélas ! Force est de constater que cette pratique, visant à conforter la gestion transparente des biens publics et à renforcer la confiance des citoyens dans la première des institutions de la République, a été remisée au rancart sous IBK. Une liste de biens est déposée entre les mains du président de la Cour Suprême, qui la range soigneusement dans un coffre-fort et on n’en parle plus. Alors que la motivation de la loi est de faire en sorte que le président, année après année, ne puisse s’enrichir plus que de mesure, avec l’argent public. En somme, c’est un mécanisme de contrôle de la probité du premier magistrat par le peuple.

En s’y dérobant et en s’accommodant du seul communiqué de la Cour Suprême qui semble cacher plus de choses qu’il n’en révèle, IBK ne contribue pas, assurément, à dissiper les soupçons d’enrichissement personnel qui ont lourdement pesé sur lui au gré des nombreux dossiers à scandale qui ont éclaboussé son quinquennat 2013-2018.

Saouti Haïdara

Source: L’Indépendant

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