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Libye: un vice-ministre assassiné, heurts meurtriers dans le sud

Le vice-ministre libyen de l’Industrie, Hassan Al-Droui, a été tué par balle par des inconnus, samedi soir dans sa ville de Syrte, à 500 km à l’est de Tripoli, selon des sources sécuritaires et hospitalières.

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La Libye a été secouée dans la nuit de samedi à dimanche par le premier assassinat d’un membre du gouvernement depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi, au moment où le sud du pays est le théâtre d’affrontements tribaux ayant fait une vingtaine de morts.

Le vice-ministre libyen de l’Industrie, Hassan Al-Droui, a été tué par balle à Syrte, à 500 km à l’est de Tripoli, selon des sources sécuritaires et hospitalières.

Le ministre a été tué “dans la nuit de samedi à dimanche, au cours d’une visite qu’il effectuait dans sa ville natale de Syrte”, a indiqué à l’AFP une source au sein des services de sécurité. Cette source a précisé sous couvert de l’anonymat que “des inconnus armés ont tiré des rafales de balles sur M. Droui”.

Une source à l’hôpital Ibn Sina de Syrte a confirmé sa mort, affirmant que M. Droui a reçu plusieurs balles dans différentes parties du corps.

Le gouvernement d’Ali Zeidan n’a pas encore réagi à cet assassinat, le premier d’un membre du gouvernement de transition, mis en place après la chute du régime de Mouammar Kadhafi en octobre 2011.

M. Droui était un ancien membre du Conseil national de transition, bras politique de la rébellion qui a renversé le dictateur déchu. Il avait été nommé vice-ministre de l’Industrie par le premier chef de gouvernement de transition, Abdelrahim al-Kib. Il a été maintenu à son poste par M. Zeidan. M. Droui était originaire de Syrte, dernier bastion de l’ancien régime et ville natale de Mouammar Kadhafi, où le dictateur déchu avait été tué le 20 octobre 2011.

L’assassinat du responsable libyen illustre à nouveau la faiblesse de l’Etat et l’incapacité des autorités de transition à rétablir l’ordre et la sécurité dans un pays en proie à l’anarchie et à des violences meurtrières.

Combats tribaux

Dans le sud, au moins 19 personnes ont été tuées dans de nouveaux affrontements entre deux tribus rivales à Sebha. “On dénombre 19 morts et 20 blessés”, a déclaré à l’AFP Ayoub Al-Zarrouk, président du conseil local de Sebha. Selon des sources locales, les combats ont éclaté après la mort jeudi du chef d’une milice de la tribu arabe d’Awled Sleiman, qui accuse la tribu des Toubous d’être derrière ce meurtre.

Selon des témoins, des combats violents ont repris dimanche matin, après une accalmie relative dans la nuit. Ces affrontements sont les plus importants entre les deux tribus depuis le cessez-le-feu conclu en mars 2012 pour mettre fin à des combats ayant fait près de 150 morts.

Les Toubous, à la peau noire, vivent à cheval sur la Libye, le nord du Tchad et le Niger. Ils dénoncent leur marginalisation au sein de la société libyenne. Ils sont accusés régulièrement par les autres tribus de compter dans leurs rangs des combattants étrangers venus notamment du Tchad. Les tribus arabes dénoncent l'”inaction” du gouvernement face à une “invasion étrangère”, en l’absence d’une armée nationale libyenne capable d’imposer l’ordre.

Les affrontements tribaux à Sebha pourraient affecter la production dans plusieurs champs pétroliers de cette région désertique, au moment où le pays fait déjà face à une crise pétrolière sans précédent en raison du blocage depuis juillet des principaux terminaux pétroliers dans l’Est du pays.

Depuis la chute du régime de Kadhafi, plusieurs affrontements meurtriers ont eu lieu entre tribus, en raison de différends historiques ou pour le contrôle de la contrebande aux frontières.

Sur le plan politique, le Congrès général national (CGN, Parlement) ne se réunira pas dimanche, en l’absence d’un consensus sur le sort du gouvernement d’Ali Zeidan, après plusieurs jours de tractations entre blocs politiques, selon un député.

“La séance de dimanche a été reportée, parce que les blocs politiques n’arrivent pas à s’entendre” sur une éventuelle motion de censure, a déclaré à l’AFP Mohamed Kilani.

Le gouvernement d’Ali Zeidan est régulièrement critiqué pour n’avoir pas su rétablir la sécurité dans le pays, plus de deux ans après la chute du régime kadhafiste.

© 2014 AFP

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