Reporter sans frontière (RSF) a publié le mercredi 25 avril son rapport annuel 2017 sur la liberté de la presse. Le Mali occupe la 115e place sur 180 pays.
Le Mali gagne une place, de la 116e en 2016 à la 115e place en 2017. Selon le rapport, malgré la diminution des agressions à l’encontre des journalistes, la liberté de la presse demeure fragile au Mali. L’indépendance des hommes de médias est constamment mise à rude épreuve par les autorités. « Les médias maliens sont soumis à des pressions officielles sur les questions traitant de la sécurité. Toute critique de l’armée peut conduire à une arrestation et à une inculpation “d’atteinte aux mœurs et de propos démobilisateurs de troupes” » peut-on lire dans le rapport. Si Rsf salue le pluralisme de la presse malienne, il déplore tout de même le manque cruel de moyens et la prise en otage de la presse par ses promoteurs. Des sujets restent, selon Rsf, tabous. Il en veut pour preuve la menace en juin 2017 à l’encontre de deux journalistes d’investigation pour avoir révélé « l’implication de trois hauts dignitaires de la Conférence épiscopale du Mali dans une affaire d’évasion fiscale ».
Le Secrétaire général du forum des éditeurs africains de la presse (Taef) et Directeur de publication de l’hebdomadaire « Nouvelle Libération » ne retient pas l’avancée et le point gagné. Cependant, l’ancien président de la Maison de presse demande de continuer à « alerter et défendre la liberté de la presse ». C’est un combat de tous les jours qui n’est jamais gagné. C’est pourquoi, « il faut alerter et être vigilent sur le sujet » conclut-il. De son côté, le président de la Maison de la presse, Dramane Aliou Koné pense que le Mali a certes gagné une place par rapport à 2016, mais il reste très loin de son classement d’antan où il se classait devant même la France.
De son côté Boubacar Yalkoué, Président du Mouvement de protection de la Presse contre les Violences et Directeur de publication du quotidien « Le Pays », ne voit pas comment le Mali a progressé, d’autant que les stratégies pour museler les journalistes sont légions dans le pays. « Ça reste des chiffres. On s’en contente. Sinon, il y’a toujours de l’inquiétude au Mali », souligne-t-il. « Comment le Mali a gagné une place ? » s’interroge la correspondante de Sikka TV au Mali, Alima Touré. Selon elle, le Mali gagnera des points le jour où les forces de l’ordre feront la différence entre les journalistes et les manifestants.
Le Ghana 23e, la Namibie 26e et l’Afrique du Sud 28e sont les trois premiers pays africains dans le classement. Lequel est dominé par la Norvège. C’est la Corée du Nord qui occupe la dernière place du classement.
Abdrahamane Sissoko
Source: Le Pays