Après les manifestations du jeudi dernier demandant le départ du Premier ministre de la province de Mahikeng au nord-ouest de l’Afrique du Sud, le lundi 23 avril 2018, de nouvelles manifestations ont été entreprises dans cette localité.
Une nouvelle vague de manifestations a secoué la République arc-en-ciel le lundi 23 avril 2018. Au cours de ces manifestations, un jeune homme de 15 ans a perdu la vie. Ce garçon a été tué par balle par la police. Le jeune garçon « a été retrouvé mort pendant les manifestations violentes hier soir [lundi] à Taung » a affirmé Sabata Mokgwabone, porte-parole local de la police. Ces manifestations qui ont opposé les forces de l’ordre à des manifestants a conduit à des incendies, à des destructions suite aux jets de gaz lacrymogènes et de balles en caoutchouc par la police. Aux dires de Sabata Mokgwabone, le mardi, des manifestants avaient encore occupé des routes nationales.
Il faut rappeler que depuis le jeudi dernier des manifestations ont éclaté dans cette province du Nord-Ouest pour demander le départ de leur Premier ministre. Les manifestants dénoncent le manque de services publics ainsi que l’existence d’une corruption flagrante. Des patients sont morts dans des cliniques faute de soins parce que les agents sanitaires étaient en grève pour réclamer des améliorations de condition de travail.
Un représentant du principal politique d’opposition, l’Alliance démocratique (DA), affirme à ce propos: « Notre jeune démocratie a été prise en otage par une clique égoïste déterminée à accumuler le plus de richesses possible, tandis que la majorité de la population est sans emploi.» Pour appuyer ses dires, il fait référence à une attribution récente de 70 000 euros au fils du Premier ministre de la province, « l’effondrement du système de santé », et des achats de bétails dont le bénéficiaire serait Jacob Zuma.
Au cours de ces affrontements entre manifestants et forces de l’ordre, des magasins ont été pillés, des bâtiments et des véhicules saccagés. Cyril Ramophosa, le président en exercice avait dû écourter une de ses réunions à l’étranger pour venir rassurer la population qu’il allait réagir rapidement afin de trouver une solution. A ce titre, il avait invité les citoyens au calme et la police à la conscience du métier.
Ces vagues de protestations risquent de porter un coup dur à la gouvernance de Cyril Ramaphosa qui a fait de la lutte contre la corruption, sa priorité.
Fousseni TOGOLA
Source: Le Pays