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Libération des voies publiques : JOUR DE PAUSE

Ce petit moment de répit est mis à profit par les occupants anarchiques pour défaire leurs installations ou les réinstaller 

aminata kane gouverneur bamako

Après le coup d’accélérateur de la semaine dernière, les opérations de libération des voies publiques semblent marquer une pause en ce début de semaine. C’est le constat fait au niveau des communes II, III et IV où notre équipe de reportage s’est rendue hier dans la matinée. Les mairies veulent-ils laisser aux occupants un petit temps de répit ? Est-ce une énième reculade de l’autorité dans l’assainissement de Bamako ?

Pour confirmer ou infirmer nos hypothèses, notre visite débutera par la mairie de la commune IV. Là, le maire est en train de présider la session municipale. Mais nous apprenons de bonnes sources que les opérations sont arrêtées. La mairie, déplore notre source, peine à trouver une pelle mécanique à louer. Pourquoi ? « Ce n’est quand même pas par manque d’argent. Les propriétaires de ces machines ont simplement refusé de nous louer leurs engins », justifie-t-il. Faute de machine pour procéder à la démolition des kiosques installés dans le domaine public, la mairie est donc contrainte d’observer une pause dans les opérations.

Au niveau de la mairie de la commune III, à l’entrée, sont visibles en nombre des agents des forces de sécurité et des agents municipaux. Quatre camions bennes et autant de véhicules pick-up sont garés. Le premier adjoint au maire, Bakary Séméga, confirme d’entrée de jeu que les opérations de libération des voix publiques se poursuivent au niveau de sa commune. « Elles sont l’occasion pour les maires d’assainir la capitale des trois caïmans pour le bonheur des populations et pour la rendre plus attractive », soutient-il en rappelant que le Mali est en concurrence avec d’autres capitales africaines et de la sous-région.

Mais au niveau de cette commune aussi, la pelle mécanique est en panne. Autre difficulté : le coût financier de ces opérations est très élevé. Sans compter la forte concentration des installations anarchiques dans cette commune et l’incivisme des commerçants concernés. Bakary Séméga ne cache pas son étonnement devant la résistance des ces occupants dont 80% ne disposent pas d’autorisation provisoire d’installation.

Un tour en ville suffit pour constater et confirmer ces propos. Des kiosques sont démolis mais la ferraille est toujours visible par endroits. Certains ont pris le soin de démonter leurs installations mais ne les enlèvent pas, espérant peut être un abandon des opérations de libération des voies publiques. Comme ce fut le cas à plusieurs reprises par le passé. D’autres, plus malins, défont leurs installations et construisent en lieu et place des commerces en dur. Le maire Bakary Séméga assure qu’il est au courant de tous ces manèges des occupants de l’espace public. L’officier d’état civil promet que les agents reviendront pour démolir les nouvelles installations.

Quid des mesures d’accompagnement réclamées à cor et cris par les commerçants touchés l’opération de déguerpissement. Notre interlocuteur révèle que sa mairie y pense pour atténuer les impacts sociaux et économiques de ces opérations surtout à l’approche de la fête de Tabaski. Il est prévu déjà une opération palliative. « Des foires seront organisées sur le parking de la mairie à l’attention des anciens occupants des voies publiques », rassure-t-il. En attendant, il en appelle à la collaboration et la bonne compréhension de ces concitoyens.

Du côté de la commune II, 5 camions bennes et une pelle chargeuse sont stationnées devant la mairie. Les moyens logistiques mobilisés par cette mairie comportent au total 8 camions bennes, une citerne, une pelle chargeuse, un véhicule de curage de fosse septique. « Nous n’avons pas procédé aujourd’hui à une opération de libération des voies des publiques », répond le maire Youssouf Coulibaly, ajoutant que la pelle chargeuse a déclaré une panne technique qu’il va falloir résoudre pour poursuivre les opérations.

Pour l’édile de la commune II, les opérations de la libération des voies publiques sont nécessaires et incontournables même si elles ne font l’unanimité. Mais Youssouf Coulibaly fait remarquer que la mise en œuvre de ces opérations nécessite la mobilisation de ressources financières importantes qui dépassent souvent les capacités des collectivités. « Surtout que l’opération intervient en plein milieu de l’année où les budgets sont déjà votés », argumente l’officier d’état civil, qui salue l’appui du gouvernorat dans l’accomplissement de cette mission.

Précisons que le gouvernorat, en tant que tutelle, appuie les collectivités en conseil et facilite la mise à leur disposition des forces de l’ordre pour la sécurisation des agents chargés de la libération des voies occupées. Quant aux décisions d’annulation des autorisations provisoires d’installation, elles sont prises par les différents maires. Ce sont les édiles qui ont pris aussi les actes portant décision d’ordre de libération notifiées aux occupants par voix d’huissier et portant indication des lieux à libérer. Les occupants en sont aussi informés par le gouvernorat, 72 heures avant le début des opérations, à travers des communiqués sur la radio nationale et sur les radios privées.

C. M. TRAORE

LES DÉGUERPIS DEMANDENT DES MESURES D’ACCOMPAGNEMENT

Les commerçants détaillants de Bamako menacent d’organiser des actions de protestation contre l’opération de déguerpissement en cours depuis 3 semaines. Ils prévoient d’organiser une marche suivie d’un arrêt de travail qui se traduira par la fermeture des commerces sur l’ensemble du territoire national jusqu’à satisfaction de leurs doléances soumises au gouverneur Mme Sacko Ami Kane et au mairie du District Adama Sangaré.

L’annonce a été faite samedi par leur coordinateur commerçants détaillants, Amadou Bédi Daou, au Carrefour des jeunes lors d’une conférence de presse. Si la marche est autorisée, elle s’élancera de la Maison des artisans pour prendre fin au niveau de la Chambre du commerce et d’industrie du Mali (CCIM). Pour ce qui est de l’arrêt des activités de négoce, il se fera grâce à l’implication des cellules ou coordinations locales et régionales des associations de commerçants présentes dans les différentes zones, a expliqué Amadou Bédi Daou. Qui a souligné que les déguerpis reprochent à l’autorité sa démarche « exclusive » et sa méthode « radicale » dans l’opération de libération des voix publiques. Il se trouve que la plupart des occupants disposent d’autorisations délivrées par les mairies des communes et la mairie du District.

C’est certainement la raison pour laquelle des pourparlers avaient été engagés avec les occupants dans le cadre d’une commission placée sous l’égide de la mairie du District. Cette commission avait dirigé les premières opérations de « libération pacifique ». Elle s’était heurtée, par endroits, à la résistance des détaillants, qui n’envisageaient pas de libérer certaines voix névralgiques, comme le boulevard du peuple.

Au cours de la conférence de presse de samedi, les commerçants détaillants ont dévoilé leurs doléances. « Arrêt immédiat des opérations de déguerpissement en cours à Bamako ; recensement immédiat des personnes affectées ; recasement intégral dans un délai de 4 mois des commerçants affectés par le projet anneau SOTRAMA conformément aux recommandations de la Banque mondiale », peut-on lire dans un communiqué remis à la presse. Les détaillants recommandent aussi de leur affecter le parking de la Grande mosquée, la cour de la SOTELMA située en face de la Maison des artisans et la constitution d’une commission impliquant tous les acteurs pour régler le problème.

Abdoul Karim Diallo, un commerçant détaillant, a expliqué que la solution pourrait passer par une modernisation des marchés de Bamako. « Si les mairies avaient bien utilisé les taxes et impôts perçus, nous n’aurions pas à subir ces énormes dégâts matériels et financiers », a-t-il martelé. D’autres intervenants ont plaidé pour la poursuite pure et simple des maires qui ont délivré aux détaillants des autorisations d’occuper les voix publiques.

Répondant aux questions des confrères, Amadou Bédi Daou a confirmé que les détaillants sont prêts à être recasés sur tous les sites qui leur seront affectés par les autorités. A condition que l’endroit soit propice au commerce. Le porte-parole des détaillants a aussi fixé d’autres conditionnalités. « Les déguerpis doivent être relogés sur les rives où ils ont été déguerpis », a-t-il exigé.

C. M. T

Relance du développement des régions touchées par la crise : EXAMEN DE L’ETAT D’EXECUTION DU PROGRAMME 

La session du comité national de suivi du Programme d’urgence pour la relance du développement des régions du Nord (PURD-RN),  tenue vendredi,  a examiné le compte rendu de la mission nationale de suivi et a aussi planché sur les réponses apportées par les agences sur les recommandations de cette mission.

Les participants, venus des régions bénéficiaires et structures impliquées dans la mise en œuvre du programme et aussi les gouverneurs des régions de Tombouctou, Gao, Kidal, Taoudéni et Ménaka, se sont également penchés sur la préparation de la 3ème phase dont le démarrage est prévu pour janvier 2017.

En présentant la synthèse des rapports de mission du comité national de suivi, le conseiller chargé du PURD-RN, Ismaïla Konaté, a expliqué que 88 infrastructures ont été construites ou réhabilitées dans les régions de Ségou, Mopti, Tombouctou, Gao et Kidal. « Il a été livré quatre véhicules station wagon, un V8 blindé, 49 Pick-Up double cabine, 206 motos type Sanily ou Djakarta et 4 motos Djakarata », a ajouté M. Konaté. Au cours de la seconde phase, 134 infrastructures ont été mises à disposition des régions de Mopti, Tombouctou, Gao, Kidal, Ménaka, Taoudéni, s’est réjoui le conseiller technique, qui a précisé que ces deux phases ont été exécutées de 2013 à 2014.

« Financé sur le budget national, la mise en œuvre de ces deux phases du  PURD-RN a mobilisé 10,447 milliards F Cfa pour la première phase et 23,405 milliards F Cfa pour la deuxième», a déclaré le ministre Hamadoun Konaté dans son introduction liminaire. Le chef du département de l’action humanitaire a révélé que pour la troisième phase, « il est prévu une inscription budgétaire de 7,7 milliards de F Cfa ».

L’exécution de ces deux phases, a indiqué le ministre, a permis la réhabilitation de la majeure partie des infrastructures détruites. « Ce qui, à son avis, a facilité le retour de l’administration et la restauration de l’autorité de l’Etat sur une bonne partie du territoire national ». Selon lui, « ces deux premières phases ont aussi permis la restauration des services sociaux de base et la fourniture d’opportunités d’emplois aux jeunes et femmes ».

La crise sécuritaire et politique de 2012 a détruit beaucoup d’édifices publics et privés, des équipements socio-économiques et des moyens logistiques, entrainant le retrait de l’administration des régions sinistrées et le déplacement des personnes vers des zones sécurisées. Le gouvernement du Mali, pour créer de meilleures conditions pour l’administration dans ces régions après cette crise, a initié en 2013 le Programme d’urgence pour la relance du développement des régions du Nord.

C. M. TRAORE

Source : Essor

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