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Libération des voies publiques à Bamako : UN SURSIS JUSQU’AU 17 FÉVRIER prochain

Le département du Commerce a privilégié l’approche concertée et accepté un report pour permettre à d’autres acteurs de s’impliquer 

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L’occupation anarchique des voies publiques constitue indéniablement la face obscure de la plus importante ville de notre pays. Bamako n’est pas seulement la capitale administrative, elle est aussi l’épicentre commercial du Mali. Tout s’y achète, s’y vend, s’y négocie et s’y traite. Elle se présente comme un immense centre d’affaires, qui abrite notamment le marché le plus fréquenté du pays. Ces dernières années, la face la plus prestigieuse du négoce bamakois s’est enrichie d’immeubles de haut standing. Mais la construction de ces superbes édifices au cœur de Bamako, construction qui s’inscrit dans la logique de modernisation des activités commerciales, contraste cruellement avec l’occupation anarchique et abusive des voies publiques par des étalagistes et des vendeurs à la criée. Or, Bamako a besoin aujourd’hui plus que jamais de soigner son image. Cela ne peut se faire qu’à travers un changement de comportement à presque tous les niveaux. Il faut mettre fin à un laisser-aller prolongé qui plonge jour après jour la capitale dans l’anarchie et dans l’insécurité rampante. Tout le monde s’accorde à reconnaître que l’occupation anarchique des voies publiques, occupation pratiquée au nez et à la barbe des autorités compétentes, n’a que trop duré. Les squatters s’installent en effet là où ils veulent. Le Grand marché de Bamako est ainsi devenu le champion de la pagaille sous toutes ses formes et un espace où la force prime sur la loi. Par le passé, l’Etat avait tenté d’éradiquer le phénomène, mais rien n’avait semblé pouvoir venir à bout des comportements inciviques. Les autorités actuelles sont bien décidées de faire du nettoyage des voies publiques une priorité. Une opération d’envergure pour la libération de toutes les grandes artères de Bamako vient d’être initiée par les différents départements concernés par la question. L’opération de déguerpissement devait débuter le week-end dernier. Cependant, sur proposition du département du Commerce après concertation avec les acteurs concernés, il été décidé de proroger le délai au 17 février prochain. Pour le chef de cabinet du ministère du Commerce, Tiégoum Boubeye Maïga, l’opération s’inscrit dans le cadre des actions visant à libérer le domaine public afin de permettre la fluidité dans la circulation ainsi que la sécurisation de la capitale. Pour ce faire, le gouvernement n’a pas voulu négliger le plus que pourrait constituer une convergence des efforts qui unirait pouvoirs publics et acteurs du privé.  « La semaine dernière, a expliqué le chef de cabinet, le ministre du Commerce a rencontré les différents acteurs du marché qui ont à l’unanimité demandé un report d’opération en attendant la mise en place d’une commission pour étudier dans un bref délai les lieux concernés par l’opération et définir ensemble une stratégie pour la bonne exécution de la libération des lieux ». C’est ainsi que l’opération a été repoussée au 17 février. Le déguerpissement a été longtemps souhaité par les usagers de la circulation ainsi que par la population de Bamako qui a aujourd’hui le plus grand mal à accéder au Grand marché pour y  faire ses achats. Les différentes artères ont été quasiment obstruées par les étals dressés les acteurs de l’informel qui rendent la déambulation malaisée. En outre, de Bozola à Bagadadji, circuler en voiture constitue un véritable calvaire. Au niveau de la Maison des artisans, la voie est devenue tout simplement inaccessible aux véhicules. Les policiers arrêtés là n’ont aucune possibilité de dégager un passage. Le président du Syndicat des commerçants détaillants, Cheick Oumar Sacko est conscient de la gravité du phénomène. « La situation est vraiment lamentable, reconnait-il. Croyez-moi, nous les commerçants, nous sommes les premières victimes de ce phénomène. Les clients ne pouvant plus accéder facilement au marché s’abstiennent de venir y faire leurs emplettes. En outre, avec les inquiétudes sécuritaires actuelles, il est essentiel de désengorger le centre-ville. Le Grand marché de Bamako se trouve dans une situation de délabrement sans précédent. Les voleurs, les pickpockets et autres malfrats polluent le marché. Il est donc vital d’assainir le centre commercial, il y va du dynamisme même de notre économie ». Cependant, a expliqué le patron des détaillants « cet assainissement des voies publics ne peut pas se faire sans l’implication des acteurs du marché et des mairies. Parce que les mairies aussi ont attribué de façon désordonnée des places à certains détaillants. S’il faut faire déguerpir ces derniers de là, il convient alors leur proposer d’autres emplacements. C’est pourquoi, nous avons demandé aux autorités de sursoir la décision en attendant une concertation claire et sans équivoque avec tous les acteurs. Le ministère du Commerce a accédé à notre requête et la date de l’opération a été renvoyé au 17 Février ». Sacko exhorte ceux qui se sont installés de façon anarchique à libérer les voies avant le lundi prochain. Quelque soient les conclusions de la fameuse commission, il est désormais évident que le glas des occupations anarchiques des voies publiques a sonné. Les départements concernés se disent déterminés à faire aboutir l’opération à venir. Pour cela, des moyens conséquents ont été réunis. Un bon millier d’agents de sécurité mobilisés pour l’opération sont prêts à intervenir au besoin.

D. DJIRÉ 

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