Demander pardon aux mânes des ancêtres et présenter des doléances aux génies tutélaires et était l’objet de la grande rencontre de la communauté traditionnelle malienne sous le 3ème Pont de Bamako. A leur tête Sira-Missa Doumbia, Kamite et chef suprême de Maaya Blon qui a dirigé la cérémonie sacrificielle. Deux bœufs et des coqs ont été offerts aux génies de Babilikorni dans le fleuve.
Après les rituels et les sacrifices, le Blontigui Sira-Missa a fortement remercié le gouvernement malien. A l’en croire, cette 5ème édition est la première qui a été marquée par la présence des membres ou représentants le gouvernement. Cette année, dit-il, deux ministères ont pris part à leur rencontre. « Une joie énorme », a-t-il lancé pour aussi rappeler que chaque année, le Jibon augmente en nombre de participants, qui reflète une grande prise de conscience pour le retour à la religion traditionaliste africaine.
Après ces remerciements et bénédictions pour le Mali, le Blontigui de Maaya Blon s’est prononcé sur la situation politique du Mali. Principalement sur la laïcité. Aux dires de Blontigui, les débats qui existent aujourd’hui autour de la laïcité est un débat inutile taché de complot contre le Mali. « Après avoir échoué à provoquer un conflit interethnique partout au Mali, l’ennemi du Mali, cette fois se tourne vers l’aspect religieux », a alerté Sira-Missa et demandé aux Malien de ne pas tomber dans ce piège.
La journée du dimanche était festive sous le 3ème Pont de Bamako. Des Kamites, des traditionnalistes, des chasseurs et autres ont grandement pris part à la 5ème édition de la libation collective. « Jibon, est à sa 5ème édition mais aujourd’hui se célèbre dans 25 pays, africains et européens. Il est aujourd’hui international », a fait savoir Sira-Missa, le Blontigui l’un des initiateurs de cette rencontre annuelle.
Koureichy Cissé