Au Liban, le leader sunnite et ancien Premier ministre, Saad Hariri, a annoncé son soutien à la candidature à la présidence de la République du chef chrétien et allié du Hezbollah, Michel Aoun. Ce ralliement constitue un tournant majeur dans la crise présidentielle au Liban.
Avec notre correspondant à Beyrouth, Paul Khalifeh
L’appui de Saad Hariri à la candidature de Michel Aoun va permettre d’élire un président de la République après deux ans et demi de vacance à la première magistrature de l’Etat.
Cette élection, qui pourrait intervenir dès le 31 octobre, relancera la vie politique et évitera un effondrement des institutions de l’Etat, paralysée depuis mai 2014. En contrepartie du soutien de Hariri, Michel Aoun s’est engagé à nommer le leader sunnite au poste de Premier ministre, qu’il occupait déjà en 2010, avant d’en être évincé par ce même Michel Aoun et son allié chiite le Hezbollah.
Revirement spectaculaire
Dans la population libanaise, certains y voient une chance inespérée de sortir le Liban de la crise et d’empêcher une contagion du conflit syrien, dans un pays où le tiers de la population est composé de réfugiés venant du pays voisin.
D’autres estiment, au contraire, que le retournement de Saad Hariri marque la victoire d’un camp sur un autre au Liban. Plus précisément, la victoire des alliés de l’Iran sur ceux de l’Arabie saoudite. D’ailleurs, une dizaine de députés du bloc parlementaire de Saad Hariri, qui en compte 34, refuseront de suivre leur chef dans sa nouvelle option présidentielle.
■ Analyse : qui est Michel Aoun ?
Au Liban, selon un pacte communautaire, la présidence revient à un chrétien maronite. Le chef de l’Etat est élu aux deux tiers des voix du Parlement. Sauf coup de théâtre, les voix du camp Hariri devraient assurer à Michel Aoun de l’emporter. Agé de 81 ans, l’ancien général est selon le politologue Antoine Sfeir le représentant chrétien le plus en vue dans le pays.
Source: RFI