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Lettre ouverte des malades du Sida à IBK: la réplique du département de la santé

Suite à la Lettre ouverte du Réseau malien des personnes vivantes avec le VIH (RMAP+), adressée au Président de la République, Ibrahim Boubacar KEITA, le 12 mai dernier, relative à l’injustice sociale et au mépris affiché des structures techniques à leur égard, depuis maintenant 2 ans, le ministère de la Santé et de l’hygiène publique, à travers la Direction des finances et du matériel (DFM), la direction nationale de la Santé (DNS) ainsi que sa Cellule sectorielle de lutte contre le sida, a organisé, samedi dernier, dans ses locaux, une conférence de presse pour élucider l’opinion publique sur cette affaire qui certainement plus d’un problème de communication entre partenaires (agents de santé et malades du Sida), qu’un mépris.

Ibrahim Famakan COULIBALY charge communication ministere Sante conference

Dirigée par le chargé de communication du ministère de la Santé, Ibrahim Famakan COULIBALY, la conférence de presse était animée par le Dr Mama COUMARE, directeur national de la Santé ; Souleymane TRAORE, directeur des Finances et du matériel du ministère de la Santé et de l’hygiène publique ; le Dr Oumane DEMBELE, coordinateur adjoint de la Cellule sectorielle de lutte contre le Sida. On y notait la présence des Dr Yacouba DIARRA et Kantara SACKO, de la Cellule sectorielle de lutte contre le Sida ; de Dr Dramane KONE représentant le Haut conseil national de lutte contre le sida ; et du directeur du Centre national d’informations et d’éducation en santé (CNIES), notre confrère Seydou Baba TRAORE.
Dans la déclaration liminaire, lue par le Dr Oumane DEMBELE, il ressort que la réponse du gouvernement face au VIH/sida s’articule autour de la prévention et de la prise en charge. Elle se traduit par entre autres, l’engagement du Président de la République ; l’intensification des actions de prévention et de traitement du VIH et le sida ; l’accès au bilan de suivi biologique des personnes vivant avec le VIH (PVVIH) ; la maintenance des équipements de suivi biologique des PVVIH.

La réponse du gouvernement face au VIH/sida
Selon les conférenciers, l’engagement du Président IBK s’est matérialisé, à travers son intervention en septembre 2015 à la 70e session des Nations unies, au nom des chefs d’États africains pour l’élimination du Sida d’ici 2030. En plus, le Président IBK s’est engagé pour l’élimination de la transmission mère à l’enfant du VIH.
Aussi, ont-ils soutenu, le Mali dispose d’un cadre stratégique national de lutte contre le VIH et le Sida couvrant la période 2013-2017. Ainsi, ont-ils fait savoir, pour l’offre de service VIH, 92 sites de traitement antirétroviral (ARV) ; 446 sites de prévention de la transmission mère-enfant du VIH (PTME) ; 386 sites de Conseils et de dépistage volontaire du VIH (CDV) étaient fonctionnels au 31 décembre 2015. Ce qui, à leurs avis, a permis d’assurer le suivi de 34 974 patients, dont 2 667 enfants sous ARV.
Concernant le suivi biologique des PVVIH, les conférenciers ont rappelé que le Mali dispose de 63 Facscounts pour le comptage de lymphocytes TCD4 avec une moyenne de 7 appareils par régions et 8 appareils M2000RT pour la mesure de la charge virale.
En outre, il existe 2 appareils de Cobas Taqman pour la PCR ADN à l’INRSP (Institut national de recherche en santé publique) dans le cadre du diagnostic précoce du VIH chez les enfants nés de mères séropositives.
Par ailleurs, ont-ils noté, pour assurer le fonctionnement continu de ces équipements, un contrat de maintenance sur budget d’État a été conclu en 2015pour 6 mois pour 72 789 000 de FCFA. Un autre contrat de maintenance est en cours d’exécution pour l’année 2016 en rapport avec les appareils de CD4 et de charge virale (177 264 320 FCFA).
Ces différentes dispositions, ont souligné les conférenciers, ont permis d’atteindre certains résultats, notamment l’augmentation du nombre de comptages de CD4 réalisé de 15 331 en 2014 à 17 576 en 2015, soit 15 % ; l’augmentation du nombre de charges virales réalisé de 5 907 en 2014 à 7 418 en 2015, soit 26 %.
Mieux, au 1er trimestre 2016, 4 854 CD4 et 1 398 charges virales ont été réalisées.
Pour le suivi biologique des PVVIH, les conférenciers ont révélé que 165 357 500 FCFA ont été mobilisés par l’Etat en 2015 pour l’achat d’équipements et de réactifs.
Concernant le suivi des activités sur le terrain, une mission de supervision a été conduite en 2015 par la Cellule sectorielle de lutte contre le Sida du ministère de la Santé avec l’accompagnement du Réseau malien des personnes vivant avec le VIH.
S’agissant des médicaments antirétroviraux, ont révélé les conférenciers, l’achat de ceux de la 3e ligne est assuré depuis 2013 par l’État, à travers le Secrétariat exécutif du HCNLS. Les conférenciers sont formels, depuis 2013, le Mali n’a pas connu de rupture de traitement ARV.
Par ailleurs, ont-ils noté, sur instruction du ministre de la Santé, Madeleine TOGO, des missions de vérification des stocks des ARV et des réactifs ont été envoyées sur le terrain.
Aussi, ont-ils indiqué, les appareils étaient fonctionnels au moment où les malades du Sida envoyaient leur Lettre ouverte au Président de la République.

Le droit de regard des malades sur les services de santé
Pour les conférenciers, les malades du Sida ont un droit de regard sur les services qui leur sont offerts et d’interpeller le Président de la République sur leur situation. Mais, ils assurent qu’il n’y a aucun problème entre eux. Pour preuve, ils ont même participé à une réunion initiée par le ministre sur leur Lettre ouverte.
Ils estiment que c’est une stratégie volontairement choisie par le RMAP+ afin, avec ce titre provocateur : « Monsieur le Président, quel héritage allez-vous laisser dans la lutte contre le Sida au Mali ? », que ses préoccupations soient prises en compte à un plus haut niveau, sachant bien que le Président IBK est très sensible aux questions de santé, particulièrement celle des malades du Sida.
Pour permettre aux lecteurs de comprendre le problème, nous avons jugé nécessaire de relever dans la Lettre ouverte, les principaux griefs des malades du Sida auxquels les responsables du département de la Santé ont apporté les réponses ci-dessus.
« Depuis fin 2014, les personnes séropositives n’ont plus accès au bilan biologique au Mali. Le bilan biologique doit être effectué au minimum deux fois par an. Il reste le seul moyen par lequel les personnes séropositives contrôlent efficacement leur état de santé afin de se voir administrer le traitement adéquat. Sans ce suivi biologique, ce sont des milliers de patients qui assistent, impuissants, à la dégradation de leur état de santé, des milliers de personnes qui se dirigent vers une mort, pourtant évitable.
Concernant le problème de suivi biologique, les malades du Sida notent que le Fonds mondial de lutte contre le sida a acheté les appareils pour le suivi biologique ; mais a exigé que leur maintenance soit prise en charge par la partie gouvernementale. Ainsi, ces appareils existent au Mali, mais ne sont pas fonctionnels par manque d’entretien. À l’INRSP de Bamako, le CD4 n’est pas disponible et deux appareils de charge virale (TaqMan AmpliPrep) sont enfouis dans les magasins, non fonctionnels : l’un est en panne depuis fin 2015 et l’autre n’est pas installé à cause d’un problème d’onduleur. Le CD4 n’est pas disponible à l’hôpital Gabriel Touré pour rupture de réactifs. À l’instant T, à l’hôpital de Kayes, l’appareil connaît des pannes fréquentes. Dans la région de Sikasso, à Yanfolila, cela fait 2 ans que l’appareil de suivi biologique est parti en réparation et n’est jamais revenu. Quant à Yorosso, l’appareil pour le suivi biologique n’est pas fonctionnel pour rupture de réactifs. À Bougouni, l’appareil est en panne pour manque d’entretien ».

Par Sékou CAMARA

 

Source: info-matin

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