Dans une lettre ouverte adressée au président de la République Ibrahim Boubacar KEÏTA, le « Collectif Plus Jamais Ça ! », s’offusque du fait qu’il a sorti du gouvernement des membres accusés de malversations, pour les faire revenir dans les affaires par des moyens biaisés. Le collectif déclare à cet effet:« Nous ne sommes pas vos sujets, encore moins des moutons de Panurge ». Il exige de la justice malienne l’ouverture d’une enquête judiciaire, pour faire toute la lumière sur cette affaire. Que l’argent du peuple soit dûment et entièrement restitué ! Plus jamais de membre de la famille présidentielle dans le gouvernement ni dans le cabinet du Président, plus jamais de passation opaque de marché public, exige-t-il également. Le collectif plus jamais ça demande « la vente de l’avion présidentiel pour constituer un fonds d’investissement pour les jeunes du Mali ». Pour ce collectif, le président doit éviter de replonger dans des heures sombres. Changez honnêtement de gouvernail ou cédez le navire à un autre capitaine. Il en va de l’unité et de la survie de notre nation, lance-t-il. Lire la lettre.
Monsieur le président,
Nousne sommes pas vos sujets, encore moins des moutons de Panurge :
Pourquoi faire sortir les gens par la porte et les faire revenir par le soupirailà la faveur de la nuit ?
Le collectif Plus Jamais Ça !a pris acte du remaniement ministériel du 8 janvier 2015.
Nous saluons le renvoi du gouvernement des ministres dont les noms sont cités dans les rapports du vérificateur général relatifs à l’achat de l’avion présidentiel et des équipements pour l’armée du
–Mali. À titre de rappel, il s’agit de :
– Mme BouaréFily Sissoko ;
– M. Mahamadou Camara ;
– M. Moustapha Ben Barka.
Nous demandons et exigeonsde la justice malienne l’ouverture d’une enquête judiciaire, et de faire toute la lumière sur cette affaire. Que l’argent du peuple soit dûment et entièrement restitué !
Au président de la République du Mali, nous disons :
– Plus jamais de membre de la famille présidentielle dans le gouvernement ni dans votre cabinet ;
– Plus jamais de passation opaque de marché public.
Monsieur le président, maintenant que vous avez remercié ces ministres,nous exigeons que vous procédiez à une réquisition à personne qualifiée sur les comptes bancaires au Mali et à l’étranger de toutes les personnes ayant été proches des dossiers (avion présidentiel et équipements militaires) afin de s’assurer qu’il n’y a eu aucun versement illicite.
D’autre part, nous n’avons pas oublié cet avion présidentiel dans lequel vous voyagez de moins en moins. Il a été payé par l’argent du contribuable. C’est un luxe qui jure avec la décence en ces temps de vaches maigres. De plus, vous continuez à louer des avions aux frais du contribuable. Nous voulons que l’argent du peuple ne soit pas gaspillé. Nous voulons que vous procédiez à la vente de l’avion présidentiel pour constituer un fonds d’investissement pour les jeunes du Mali.
Enfin, nous vous demandons de jouer franc jeu. Le ministre Moustapha Ben Barka ne peut pas sortir de la cité administrative pour arriver en catimini à la présidence de la République en qualité de conseiller spécial, étrangement affublé d’un titre d’expert au sommet de Davos, alors même que vous y étiez en compagnie duministre de l’Économie et des Finances et de celui en charge des Investissements et du Secteur privé, qui, à notre humble avis, étaient des voix plus autorisées à s’exprimer face aux caméras de l’ORTM.
Le Mali regorge de talents. Ceux qui ont été associés à la mauvaise gestion doivent-être mis à l’écart.
Nous, le collectif Plus Jamais Ça !, ayant pour vocation première de contribuer à la culture et àl’ancrage pérenne de la démocratie au Mali, à la bonne gouvernance, au respect de l’état de droit, et à la préservation de la souveraineté nationale,nous exigeons le respect des principes de bonne gouvernance pour l’intérêt commun et non clanique.
Monsieur le président, nous ne cessons de vous le dire :le Mali va mal, et la cause principale enest votre manque de leadership, de vision et de cap pour le Mali. Ne nous laissez pas replonger dans des heures sombres. Changez honnêtementde gouvernail ou cédez le navire à un autre capitaine. Il en va de l’unité et de la survie de notre nation.
Source: Lerepublicainmali