Monsieur Abu Al-Hamman, Vous avez revendiqué l’assassinat de Saloum ould Becki à Tombouctou dans la soirée du 9 septembre dernier. Les assassins l’ont abattu froidement au volant de sa voiture, lui tirant sept balles à bout portant. Les photos de votre crime ont d’ailleurs été largement diffusées sur les réseaux sociaux et ont profondément choqué, tant la violence de votre crime abject est odieuse.
Mais savez-vous qui vous avez lâchement assassiné ? Vous avez tué Saloum ould Becki pour ce qu’il représente : un responsable du MOC, organe que vous ne cessez de menacer et d’attaquer car il symbolise une avancée considérable en matière de paix et de réconciliation nationale. Vous avez abattu comme un chien un homme respectable !
Mais Saloum ould Becki était une personnalité particulièrement appréciée dans la région de Tombouctou et très impliquée dans sa communauté. Son poste de commandant au sein du MOC n’était pas sans risque et il était conscient du danger, tant vos menaces ont été répétées.
Ce responsable militaire, quelles qu’aient été ses positions, était un homme de conviction et un idéaliste. Il croyait en son pays et en un processus de paix, difficile mais possible, au Mali. Il vous gênait, vous et vos idées obscurantistes.
Et vous, que proposez-vous, Monsieur Abu Al-Hamman ? Contrairement à Saloum ould Becki, vous n’avez pour le Mali que des projets macabres. Vous n’êtes pas sur nos terres par choix, mais par défaut. Vos échecs de propagation du terrorisme à travers vos combats ratés, au sein du Groupe Islamique Armé et du Groupe Salafiste pour la Prédication et le Combat, n’ont entraîné que défaites, morts et désolation. Vous avez été rejeté au sein de votre propre pays, l’Algérie, et vous venez semer la misère et la violence chez nous !
Rappelez-vous que vos compatriotes n’ont pas voulu de vous et de votre combat sans espoir, et les Maliens non plus. Cela ne fait que bien trop longtemps que vos exactions aveugles et arbitraires font souffrir notre peuple et sapent les efforts de paix.
Mais elles n’entacheront jamais notre résilience. Les Maliens, comme les autres, ont le droit à la paix et à ses dividendes, au développement économique et social, à la réconciliation nationale et à un futur apaisé.
Mon message pour vous, Monsieur Abu Al-Hamman, est le suivant : vos efforts sont vains, votre projet rétrograde et sans issue n’a pas sa place au Mali. La population ne vous pardonnera jamais vos crimes. Vous voulez la guerre ? Vous l’aurez !
Ibrahim Keïta