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Lettre à nom oncle Bass

Cher oncle,

Bonjour !

lettre bass oncle mali bamako

 

Je te présente toutes mes excuses pour avoir cessé de t’écrire depuis maintenant quatre longs mois.

Mais, comme tu peux le constater, je conserve encore ma carcasse de misère. Mon silence était tout simplement dû au fait que, sans emploi et les poches troués, je n’ai eu d’autre choix que de me rendre à Sadiola pour travailler dans ses mines d’or. Hélas, mon pauvre Bass, après 120 jours pendant lesquels, j’ai bossé comme un chameau de Kidal, j’ai décidé de retourner à Fantambougou-Bamako. Cela, parce que làbas à Sadiola, j’avais même des difficultés à faire fonctionner mes tripes.

Depuis donc une semaine, me voilà à la case de départ, à la maison. 

Je profite alors de l’occasion pour t’informer (de la part de grand mère) que nous n’avons toujours pas reçu ta dernière lettre, ni le colis de poissons séchés qui devrait l’accompagner.

Pourtant, des amis de Fantambougou nous ont confirmé que N’Golo ton envoyé est bien arrivé ici, depuis maintenant plusieurs jours.

Ainsi, suis-je, depuis, à sa recherche, matin et soir.

Mais, Walahi, Bilahi, je le coincerai ! Et, quelle que soit l’explication qu’il me fournirait, je lui ferai voir de quel bois je me chauffe.

 

 

Ha ! le scélérat, le vampire, le génocidaire !

 

 

Oser ainsi détourner la bouffe des « malheurs » qui n’ont point de bouffe ?

Walahi, de mes propres mains, j’égorgerai « par le bas » cet escroc de N’Golo !

En attendant, je dois te dire que la troupe familiale ainsi que grand-mère disent Alhamdoulilahi, car la misère n’a toujours expédié personne (parmi nous) à Lahara.

 

 

 

Nous sommes tous (encore) en vie, si, bien sûr, vivre, c’est ne pas être sous terre.

En somme, dans la famille à Fantambougou, tous, nous sommes « cliniquement » vivants. A l’instar de tous les Maliens que le coût exorbitant de la vie n’a pas encore « cadavérés ».

Aussi, je te signale que la grave situation de « fatigue » générale dans le Mali d’en bas, demeure, sinon s’empire de jour en jour. Et, toi-même tu sais cher oncle, nous les piétinés, les Maliens d’en dessous n’avons jamais connu autre chose que les lendemains incertains, le désespoir, la faim, la soif, la maladie et l’injustice.

 

 

Certes, la pauvreté, ne nous (les petits maliens) effraie point. Puisqu’elle a toujours été présente à nos côtés. Mais, pour stoïque et endurant que l’on soit, on ne peut s’habituer à vivre dans la misère.

 

 

J’avoue cher tonton, que j’ai vraiment honte d’avoir toujours à te parler et à te « reparler » de misère et de désespoir, mais, c’est bien ça le quotidien de l’écrasante majorité des Maliens. Le dire et le redire est un devoir.

 

 

 

Oui oncle Bass, la bouffe est devenue un luxe, un privilège au Mali, pour l’écrasante majorité. Walahi, bilahi, je jure !

 

 

Mais, notre silence ne doit pas endormir les consciences de la République d’en haut car, il n’est qu’apparence. Or, l’apparence n’est rien. C’est au fond du cœur qu’est la plaie.

 

 

 

Nous continuons donc à défier les conducteurs de ces minibus noirs qui, au nom des morts n’ont aucun respect pour les vivants. Walahi, oncle Bass, ces gens-là méritent mille fois d’être malmenés et rançonnés comme les autres, par les policiers.

 

 

 

Et pour cause, ils « brûlent » les feux rouges (alors qu’il n’y a pas d’urgence concernant un mort), roulent à l’allure qui  leur plait et ne payent, ni taxes, ni redevances. Le simple fait qu’ils soient des transporteurs de passagers à destination de… Lahara, constitue pour eux un laisser-passer.

De la catégorie de ces conducteurs de minibus noirs, il y a aussi ces autres, ces cascadeurs là qui transforment (les jours de mariage), nos rues et ruelles en véritables champs de rallye, défiant insolemment la mort.

 

Cela, devant l’impuissance et l’indifférence totale de ceux chargés de sécuriser les personnes et leurs biens.

 

Walahi, de nos jours, dans ce pays là, nos autorités sont tellement occupées à chercher des solutions à la situation au nord, qu’on a l’impression que le « bateau Mali » vogue sans gouvernail.

 

 

 

En effet, malgré le fait que les scarabées bipèdes aient été chassés des régions de Tombouctou, Gao et Kidal, le pays va toujours mal et il est devenu une priorité majeure pour nos hautes autorités d’y faire régner la paix et la sécurité, mais surtout de sauvegarder l’intégrité territoriale du Mali. C’est dans ce cadre que s’est tenu la semaine dernière à Bamako un atelier sur le redéploiement de l’Administration dans les régions nord du Mali et l’état d’avancement de l’accord de Ouagadougou.

 

 

La rencontre a regroupé les représentants de certains mouvements armés, de la société civile, du corps diplomatique, et du gouvernement. Seuls le MNLA et un autre groupe armé ont manqué au rendez-vous.

 

 

Walahi, bilahi, je jure tonton, y en a marre !

A ceux qui veulent la paix, il faut leur tendre une main amie et fraternelle.

A ceux qui n’en veulent pas et préfèrent le chantage et la surenchère, il faut les pulvériser comme des criquets. Eh oui tonton Bass, il faut bastonner les ânes jusqu’à les réduire en beurre. Je le dis pian !

 

D’autres nouvelles du pays et de son marigot politique suivront…

 

 

A lundi prochain Inchallah !

Par ton petit Ablo !   

 Source: Le 26 Mars

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