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Tournée d’IBK dans la région de Mopti : Une légitimité fortement menacée par l’ombre d’ATT

Ici (Mopti ville, Bandiagara) c’est bien chez lui. Deux villes qui l’ont vu naître, grandir  et occuper  des postes de responsabilité. Hommes, femmes et enfants, lui sont toujours restés fidèles. Car malgré ses défauts, il est un des leurs. Et même, la distance n’a pas pu rompre ce lien. Depuis Sénégal, il reçoit la visite de ses frères. Et nombreux sont-ils restés accrochés à la célèbre phrase : ‘’ATT, An Be Sa I No Fè’’. Surtout en ce moment où il est question d’une probable poursuite judiciaire contre sa personne par IBK et ses hommes. Au cours de cette tournée, qu’il ne soit pas surpris de voir des Mopticiens ou Bandiagarois   faire l’éloge  qui lui (IBK président en exercice) revient de droit au HOGON (ATT président déchu).

 

IBRAHIM BOUBACAR KEITA IBK corruption justice

Son nom déchante aujourd’hui nombreux de ses concitoyens.

Mopti, Bandiagara, Bankass et Koro, une tournée présidentielle, en début de semaine (ce lundi), de la ville mère vers trois cercles du pays Dogon. Les raisons de cette visite d’IBK ? Pour des inaugurations.  A Mopti ville celle d’un hôpital, Bandiagara et Bankass, une simple visite sous forme de remerciement après les présidentielles et Koro pour l’inauguration d’une centrale électrique solaire.

 

 

Cela est une première sortie officielle digne de ce nom du président de la République, depuis son élection à la plus haute fonction, après la ville de Kati, lors de la fête de l’armée pour l’inauguration d’une stèle en la mémoire des soldats tombés sur le champ de l’honneur, et Markacoungo (où il marche sur un tapis rouge ‘’Kabako !’’), pour  le lancement de la campagne de vaccination du cheptel.

 

 

A la différence de ces deux villes dont la plus longue est à une centaine de kilomètre de Bamako, pour cette fois-ci, IBK ira à 700 sinon 800 kilomètre de la capitale. La région de Mopti, une zone qui est à l’image d’un ancien président la République du Mali : ATT.

 

 

Il en est pour plusieurs raisons. C’est son bercail. Un milieu qui l’a vu naître, grandir et occuper des postes de responsabilité dans ce pays. A Mopti ville, c’est là où il a tout fait et où il envisageait vivre après son poste de président de la République. Bandiagara, son attachement à cette grande ville du pays Dogon n’est pas fortuit. C’est là où repose le corps  de sa Mère. En plus de cela, c’est là où ses frères de cousinage à plaisanterie lui ont octroyé la plus haute distinction du pays Dogon. Il s’agit du titre de Hogon (le Grand Maître).

 

 

Au-delà de ces mérites, l’homme de ‘’Soudou Baba’’, comme aiment l’appeler certains de ses proches collaborateurs,  a fait de son mieux pour la Région. Exceptionnellement Bandiagara dont l’image d’aujourd’hui revient en grande partie de sa volonté de faire de cette ville la vitrine du pays Dogon. D’importants investissements ont eu lieu : sur les plans infrastructures, routiers, eau-assainissement-hygiène etc.

 

 

‘’Tout projet de développement qui me tombait entre les mains, je disais de mettre le nom de Bandiagara’’, a-t-il l’habitude de  dire lors d’une cérémonie à Bandiagara.

 

 

‘’ATT, An Be Sa I No Fè’’

Les jours de gloire  sont passés. Et ils ont été sanctionnés par la démission du Président de la République (ATT). En exile  à Dakar, il  a été informé, quelques jours  plus tard après la chute de son régime, d’une possible poursuite judiciaire contre lui. La nouvelle est épatante, surtout quand elle est annoncée sous l’autorité d’Ibrahim Boubacar Keïta. Un homme politique pour qui, il s’est investi afin d’ôter la carrière politique de l’inhumation.

Au lendemain de sa chute, nombreux  de ses amis hypocrites ont étalés leurs vrais visages sur la place publique. ATT est traité de tous les noms salissant l’honneur d’un être humain, comme s’il n’a jamais fait du bien pour ce pays.

 

 

Et pourtant, la Ve Région dans sa grande majorité lui est restée fidèle. La célèbre phrase des années 90 vibre toujours : ‘’ATT, An Be Sa I No Fè’’. Le lien entre les deux est très sacré. Tel une mère et son enfant. Ni l’un ni  l’autre ne peut se le refuser. Et malgré qu’il soit loin du Mali, il reçoit toujours des visites  de la part de ses frères, sœurs, enfants et amis de cette région.

 

 

La manière dont le pouvoir d’ATT est tombé les a fait mal, mais la décision d’IBK les  a rendus très malade. Comme ils sont connus de tous, ils ne manqueront pas de l’occasion à manifester leur mécontentement. Cette tournée sera une occasion propice. Ils chanteront, danseront, feront des pancartes pour retracer les bienfaits  d’ATT lors de son (IBK) passage, surtout dans les villes de Mopti et Bandiagara. Qu’il en soit certain. Là où il attendra des manifestations à son honneur,  l’ombre d’ATT lui balayera la légitimité.

 

 

Ses députés de ces zones et d’autres alliés de la majorité présidentielle ont pris le devant pour une grande mobilisation à l’honneur de l’hôte du jour (car le parti présidentiel n’a pas de base dans la région). Ils  se frotteront à leurs propres militants.

 

 

IBK…IBK… toujours IBK

Ce nom n’est pas cité moins de dix fois dans la journée par un citoyen malien. Si en période de transition c’était en bien car considéré comme l’homme de la situation, aujourd’hui ses propos, actes ou comportements cassent la côte de popularité qu’il (IBK) avait mystérieusement gagnée au près des maliens.

 

 

Partout, IBK nous a déçus. Au sein de l’armée, la chasse à l’homme en marche contre les bérets verts (putschistes) qui ont considérablement contribué à son plébiscite. Toujours dans cette armée, les bérets rouges refont surface avec leur nomination à des postes stratégiques comme celui du chef d’Etat-major de l’armée de Terre pour ne citer que ça. Est-ce une injustice ?

 

 

Au lendemain de sa prestation de serment, le gouvernement mis en place avait été décrié par une branche musulmane qui l’avait soutenue. Car à sa vision des choses, on ne peut pas faire du neuf avec des anciens, comme lui-même IBK aime le dire. Elle a par la suite rompu le lien. En plus, l’atmosphère devient délétère entre IBK et le chérif de Nioro dont la contribution est inestimable pour la victoire d’IBK.

 

 

Des hommes de métiers, singulièrement les commerçants,  ne veulent plus entendre parler de lui dans leur écrasante majorité. L’acte de déguerpissement les a faits mal. Un acte mal réfléchi, car les sites de recasements n’ont pas été définis.

 

 

Le citoyen lambda crie à la trahison. Il ne peut nullement comprendre comment, IBK dénonce le favoritisme et en fait son quotidien après.  Gouvernement et autres postes administratifs remplis de parents, d’amis, de proches etc. l’Assemblée Nationale avec le beau-père (Issaka Sidibé) du fiston  à la tête de l’hémicycle, le fiston (Karim Keïta) devant la commission défense, et l’ami (Abderhamane Niang) à la tête de la Haute Cour de Justice. Tout ça c’est quoi ? Le Mali se limite-t-il à ses seules affinités ? Se posent la question beaucoup de maliens.

 

A ces constats, ses menaces, à chaque sortie, sont suivies d’actes contraires. Il parle de la lutte contre la corruption, ses proches sont trempés au point d’être noyés. Chaque cas évoqué par la presse malienne est accompagné par de preuves tangibles.

 

 

Son cortège aussi est décrié. Partout où il passe, la circulation est bloquée pour plus d’une trentaine de minute sous le soleil ardent. Les gens n’hésitent point à dénoncer cela sous ces formes. «  C’est notre première fois de voir un cortège présidentiel prendre tout ce temps-là. On nous arrête  sous l’échangeur au quartier Mali parce qu’il (IBK) doit passer alors qu’il n’a même pas quitté Koulouba », déplorait vendredi dernier un motocycliste. Et un autre d’ajouter : «  Au temps d’ATT, il passait parfois inaperçu. On n’était pas affronté à tous ces problèmes ». Un troisième sanctionne : « Vous avez dit que c’est lui l’homme de la situation et le voilà. Nous récoltons tous les frais de cette nouvelle vie incontrôlable. Ici, on ne peut que rendre grâce à Dieu car nous  ne le rencontrons qu’une seule fois. Alors que les habitants de Djikoroni et Sebenikoro (où IBK habite) sont victimes de ces faits tous les jours, matin et soir ».

Boubacar Yalkoué 

 

SOURCE: Le Pays

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