Grand-père, ces deux derniers mois, on a vu dans notre beau pays, le Mali, la naissance d’un mouvement dénommé (M5-RFP) qui puise ses forces entre autres dans les honteuses et grosses farcesdes élections législatives dont les pseudos résultats ont été vivement contestés. Comme si cela ne suffisait pas, ces simulacres d’élections ont engendré des agissements controversés de la cour constitutionnelle de la part de laquelle, on attendait un comportement de nature à apaiser les esprits et les cœurs. A l’issu de cette farce électorale sans précédent dans notre chère République,vous avez imposé à la tête de l’assemblée nationale, contre le gré du bureau politique de votre parti,un député dont la réélection est contestée et qui est vivement critiqué pour ses capacités intellectuelles très limitées et dont la morale piétine nos valeurs culturelles.
Le peuple est mécontent de ces comportements aux antipodes des valeurs républicaines.Vous vous illustrez de jour en jour dans la gestion catastrophique du pays parune insécurité galopante, un secteur sanitaire démotivé et non équipé, un secteur agricole bafoué, négligé et sacrifié à des lobbies par l’augmentation surprise des prix des engrais et une réduction extraordinaire du prix du kilo du coton, une éducation à genoux, une jeunesse décomplexée et ambitieusemais oubliée, un niveau de délestage jamais atteint au pays, l’insupportable coût de la vie, des entreprises paralysées, le manque d’infrastructures de santé capable de prendre en charge des personnes vulnérables sans occulter le fonctionnement à pas de caméléon de nos institutions etc…
Malgré tant de défis et d’urgences, vous semblez boucher les oreilles et mépriser ce peuple qui s’est sacrifié et a tout sacrifié pour vous confier son destin avec beaucoup d’espoir. Sous vos yeux, les scandales se multiplient, deviennent un fait ordinaire et on assiste à une sorte d’empressement de vos proches comme s’ils s’étaient donnés comme unique mission le saccage de nos maigres ressources publiques. Paradoxalement, vous donnez l’impression de les encourager pour ne pas dire de les soutenir et de les protéger.
Aujourd’hui, beaucoup de nos compatriotes assimilent cette attitude à un défi à ce grand peuple etau même moment,d’autres parlent de haute trahison.
Au lendemain de votre réélection très contestée, vous aviez dédié votre mandat à la jeunesse, soulevant sur le coup un nuage d’espoirs. Seulement, deux ans après cette mirobolante promesse, la montagne allait accoucher d’une souris. A la place des jeunes valeureux, responsables et crédibles soucieux du développement véritable du pays aujourd’hui très mal en point, on a vu des jeunes, votre jeunesse totalement insoucieuse qui se plait à aller s’amuser dans des lieux peu recommandables et à se couler douce avec l’argent du contribuable malien.Loin de la misère de l’écrasante majorité des jeunes qui continuent à tirer la queue du diable.
Monsieur le Président, nous qui vous avons porté à la magistrature suprême, avons le droit de savoir : Qu’est-ce qui a bien pu se passer entre l’immense espoir que vous aviez soulevé, les belles promesses, la lumineuse vision, les puissants mots et les piètres résultats auxquels vous êtes parvenu ? Qu’est-ce qui peut bien expliquer que vous semblez être totalement perdu au point de provoquer cet acharnement, même des maliens les plus modérés et les plus fatalistes ? Vous étiez si sûr de vous et votre longue présence dans les couloirs des entrailles de la République vous prédisposait à être le meilleur Président de tous les temps. Hélas, personne ne pouvait imaginer que vous alliez faire un saut dans le grand inconnu. C’est ce qui explique que, votre atterrissage n’est que désastre pour nous. Sous votre règne, même les acquis les plus embryonnaires ont fondu comme beurre au soleil.
Aujourd’hui, la déception de vos compatriotes est si grande qu’on n’a plus besoin d’être un homme politique pour susciter la plus grande des mobilisations contre vous. Et heureusement Grand-père, que malgré nos différences d’idées et de visions, malgré le niveau de déception des attentes, malgré la situation très peu enviable dans laquelle vous avez plongé ce pays naguère respecté, envié et craint, malgré tout ce temps perdu dans la course contre la montre du développement, nous gardons encore certaines valeurs culturelles et patriotiques. Mais certaines requêtes sont contraires aux principes les plus élémentaires de la démocratie. Notre pays, de par sa tradition, est une terre de dialogue et de retenue.
Face à ce spectacle de profonde désolation, tout le monde se disait que vous alliez prendre des mesures fortes qui pouvaient faire renaître un peu plus de confiance de la part de vos compatriotes encore largement déboussolés et désorientés par l’ampleur des dégâts que votre régime a causé.
Dans un de mes articles, en n’ayant ni la prétention encore moins le culot d’indiquer la voie à suivre, j’avais relaté certaines décisions qui venaient et revenaient sous forme de propositions lors des grands rassemblements. On peut juste en citer :
- La dissolution pure et simple de l’assemblée nationale avec organisation dans un bref délai des nouvelles élections législatives transparentes et libres en demandant à votre fils Karim de ne pas se représenter.Son comportement d’arrogance a fini d’irriter tout un peuple et vous faire passer comme l’unique responsable de son manque de respect. Il est déficitaire de beaucoup de vertus d’un représentant national.
- Prendre un premier ministre consensuel car l’actuel, face aux priorités du moment, n’a ni l’autorité ni la notoriété encore le leadership pour faire face aux enjeux et former un gouvernement d’union nationale en majorité des technocrates. Il est temps que les maliens compétents soient mis aux affaires.
- Un remembrement de la cour constitutionnelle dans un bref délai dont la présidence sera assurée par une personne qui fait <<l’unanimité>>
- Demander l’application immédiate de l’article 39
- Doter l’armée de moyens conséquents pour mâter l’ennemi
- Supprimer les institutions budgétivores et à utilité douteuse
- Diminuer le montant de la caisse noire et ne donner que des indemnités aux députés
- Eloignez votre famille de la gestion des affaires publiques pour ce qui reste de votre mandat car, le peuple n’acceptera pas que des personnes sans expérience, sans compétence aucune et sans patriotisme soient nommées à des postes stratégiques.
Abdoulaye Maiga
Interne en Pharmacie
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