L’Ethiopie met en garde mardi contre un risque accru de voir des insurgés somaliens shebab commettre des attentats sur son territoire en réponse à la présence de soldats éthiopiens en Somalie pour combattre les islamistes.
Cet avertissement du ministère des Affaires étrangères survient après la mort le mois dernier de deux Somaliens tués par la bombe qu’ils fabriquaient à Addis Abeba. Selon des responsables éthiopiens, ils voulaient s’en prendre aux spectateurs d’un match de qualification de la Coupe du monde de football.
« Nous nous attendons à ce que d’autres faits de cette nature se produisent en Ethiopie et par conséquent le besoin de relever les niveaux de sécurité est très important », a déclaré à la presse le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Dina Mufti.
L’armée éthiopienne intervient depuis novembre 2011 en Somalie où elle participe à la lutte menée contre les shebab aux côtés des forces de l’Union africaine.
Les islamistes ont menacé de représailles les pays qui ont des soldats en Somalie. Au Kenya, dont des soldats se battent en Somalie depuis 2011, un commando des shebab a massacré au moins 67 personnes en septembre dans l’attaque du centre commercial Westgate à Nairobi.
Les mesures de sécurité ont été accrues dans la capitale éthiopienne au cours des dernières semaines, avec le stationnement de policiers armés devant les grands hôtels et des bâtiments officiels, comme le siège de l’Union africaine.
Le porte-parole des Affaires étrangères a rappelé que l’Ethiopie et la Somalie partageaient une longue frontière poreuse et qu’ »il était très facile d’infiltrer notre territoire ».
Il a dit plus craindre « des éléments terroristes externes qu’internes », l’Ethiopie accueillant plus de 215.000 réfugiés somaliens, la plupart dans des camps proches de la frontière.