Après la cérémonie d’ouverture hier des Etats généraux de la décentralisation, les participants venus des 703 communes du pays entrent aujourd’hui dans le vif du sujet. En attendant les débats de fond, le facilitateur, l’ancien ministre Mamadou Namory Traoré, a fait hier la présentation des objectifs, de la méthode et du programme de travail. Quant au rapport sur l’état de la décentralisation, il a été présenté par un autre ancien ministre, Ousmane Oumarou Sidibé.
C’est aujourd’hui que les 600 participants repartis en groupes de travail se pencheront sur divers thèmes : le renforcement de la démocratie, la bonne gouvernance ; la prévention et la gestion des conflits avec un focus particulier sur les dimensions de la paix et de la réconciliation ; l’amélioration des services de base aux populations ; l’ancrage institutionnel de la décentralisation en lien avec l’implication des élus locaux dans la décision et la gestion politique ; le financement des collectivités territoriales, etc.
Cette étape est destinée à mettre tous les participants à niveau sur les avancées de la décentralisation, les difficultés rencontrées et les orientations actuelles. Elle sera soutenue par des témoignages d’institutions internationales et d’experts.
Les premières personnes à prendre la parole dans la salle ont donné leur point de vue sur la décentralisation. Pour Younouss Hamèye Dicko qui préside le parti RDS, l’administration doit être plus proche des populations et les gouverneurs de région doivent être élus comme les députés. Le consultant Ousmane Oumarou Sidibé ne partage pas tout à fait cet avis. Pour lui, le gouverneur est le représentant de l’État tandis que les populations sont représentées par le député ou par tout autre élu.
Samba Sidibé du parti Miria a de son côté déploré la distribution des documents de travail le jour même de la cérémonie d’ouverture des assises. Selon lui les documents auraient dû être envoyés aux participants quelques jours avant le début des travaux pour leur donner le temps de les étudier.
Il a par contre apprécié l’engagement du président de la République de faire en sorte que l’État devienne le premier bailleur de fonds des collectivités en lieu et place des partenaires techniques et financiers. « Cela fait mal d’entendre que les collectivités sont essentiellement financées par les partenaires techniques et financiers. Cette situation sera corrigée par le président de la République », a assuré Ousmane Oumarou Sidibé dont l’intervention a été plusieurs fois acclamée par les élus participant aux assises. Selon lui, « trop de communes ont été créées au départ » et « la plupart des communes n’ont pas de limites ».
Youssouf Traoré, un élu de Sikasso, a demandé que l’Etat s’engage à fond dans la décentralisation avec les moyens financiers à l’appui. « On ne peut pas initier une politique et chercher les moyens de sa mise en œuvre ailleurs », a-t-il lancé.
Des réponses appropriées seront trouvées aux différents questionnements et seront consignées dans le rapport final des travaux qui prendront fin demain. La clôture des travaux sera présidée par le Premier ministre Oumar Tatam Ly.
Source : ESSOR