Près de 1,7 milliard de personnes restent financièrement exclues dans le monde. Ce qui constitue une entrave à l’atteinte de l’inclusion financière. Qui, de l’avis d’experts, est un puissant moyen permettant de booster le développement des économies, en brisant les frontières de la finance.
En la matière, la numérisation des moyens de paiement permet de rendre le service bancaire accessible au maximum de personnes à moindre coût. Elle s’impose davantage comme une nécessité. Surtout dans nos pays où la faiblesse des moyens et des infrastructures physiques empêche les banques et les services financiers décentralisés d’absorber la demande.
Les récentes statistiques diffusées au niveau l’Uemoa en sont une illustration parfaite. Le taux de bancarisation strict, qui mesure le pourcentage de la population adulte (15 ans ou plus) détenant un compte dans les banques, les services postaux, les caisses nationales d’épargne et le trésor, est ressorti à 19,3% en 2018 contre 16,4% en 2017 et 7,6% en 2007. Le taux de bancarisation élargi, qui complète le taux de bancarisation strict par le pourcentage de la population adulte détentrice d’un compte dans les institutions de micro-finance, s’est situé à 41,1% en 2018 contre 35,8% en 2017 et 16,7% en 2017. Le taux d’inclusion financière, qui est le cumul du taux de bancarisation élargi et du pourcentage de la population adulte titulaire d’un compte dans les établissements de monnaie électronique (EME), s’est établi à 57,1% en 2018 contre 53,6% en 2017, contre 14,3% dix ans plus tôt. Au Mali, ces taux sont respectivement de 19%, 41% et 57%.
Une tendance haussière qui confirme la part de plus en plus croissante du Mobile money dans les transactions financières mondiales. Le monde enregistre déjà un milliard de comptes Mobile money. Avec plus de deux milliards de dollars (plus de 1.000 milliards de Fcfa) de transactions en 2019 par jour, 57% des flux d’argent mobile (historiquement, la majorité des transactions étaient des encaissements et des décaissements d’espèces), révèle le dernier « Rapport annuel sur l’état de l’industrie de l’argent mobile » de la GSMA, une association qui représente près de 800 opérateurs et constructeurs de téléphonie mobile à travers 220 pays du monde.
Publié le 6 avril 2020, le document constate qu’avec 290 services en direct dans 95 pays et 372 millions de comptes actifs, l’argent mobile entre dans le courant dominant et devient la voie de l’inclusion financière dans la plupart des pays à faible revenu. Pour les consommateurs, cela marque une transition de l’argent en espèce vers les paiements numériques – pour les frais de scolarité, le commerce électronique, les envois de fonds internationaux, l’épargne, le crédit, les services publics avec paiements à la demande et plus encore, se réjouit le rapport.
Cheick M. TRAORÉ
Source : L’ESSOR