Le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, a annoncé une batterie de mesures dans le cadre de la lutte contre les effets de la pandémie. Nous avons recueilli les réactions de certains membres de la classe politique
Oumar Ibrahima Touré, président de l’APR : «Les mesures annoncées vont dans le sens de nos attentes»
Un discours à hauteur de souhait et de situation. Il fallait des mesures fortes et je pense que la quinzaine annoncée par le président de la République vont dans le sens de nos attentes. Comme vous le savez bien, le coronavirus constitue une menace mondiale, d’où le mot pandémie justement. Notre pays a été relativement épargné durant un moment, avant d’être touché. Aujourd’hui, nous devons plus que jamais nous mobiliser pour faire face à l’épidémie.
Outre les mesures d’allègement annoncées par le gouvernement, chacun doit, à son niveau, respecter les conseils, recommandations et gestes édictés par les services compétents. En tant qu’ancien ministre de la Santé, je sais bien qu’un tel défi ne peut se relever que dans l’union, la synergie des efforts et surtout le sens de la responsabilité. Chacun peut y contribuer positivement. Nous devons surtout tirer les leçons positives de cas de pays qui ont pu, à temps, endiguer la propagation du virus. Et tout démontre que la meilleure manière de faire face, c’est d’oeuvrer à ce que la contagion n’atteigne une certaine proportion, laquelle sera difficile à maîtriser.
C’est la raison pour laquelle, nous devons tous nous montrer responsables. Cela passe par le respect, comme je l’ai dit, des recommandations mais aussi par l’information. Quand nous pourrons circonscrire les premiers foyers, c’est ainsi que nous pourrons éviter une situation catastrophique comme dans certains pays.
Niankoro Yeah Samaké, président d’honneur du PACP : «L’enveloppe de 500 milliards de FCFA pourrait suffire»
Je salue vivement l’adresse à la Nation du président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta sur le Covid-19. Cette sortie répond, à point nommé, aux besoins du peuple malien de voir à l’avant-garde de ce combat contre cette pandémie, le chef suprême des Armées et chef de l’État.
Comme nous l’avons toujours souhaité, la communication sur une situation aussi gravissime doit être portée par le président de la République. Donc, le président Keïta s’est retrouvé encore auprès et au chevet du peuple malien. Depuis quelques mois, déjà trois sorties, cela est nouveau. Depuis son premier mandat jusqu’à aujourd’hui, rarement le président de la République s’est autant rapproché du peuple malien. Ce rapprochement a toujours été voulu par le peuple malien et nous le saluons.
Les mesures édictées sont bonnes dans l’ensemble. Je trouve que l’enveloppe de 500 milliards de Fcfa, qui n’est pas du tout petite, pourrait largement servir à amortir la crise économique et les besoins économiques que pourrait poser la pandémie. Le président de la République a été très grave, son langage corporel était à la hauteur de la situation. Et le port du masque par le chef de l’État était une grave indication. Le peuple malien a pris la mesure de la gravité de cette pandémie. Le chef de l’État s’est élevé au rôle de père de la Nation, au rôle de conseiller et sa sympathie était sincère.
Amadou Aya, secrétaire général adjoint de la Codem : «Nous ne sommes pas à un seuil critique pour ne pas organiser les élections»
D’abord, il faut saluer l’initiative présidentielle de s’adresser à la Nation pour rassurer l’ensemble de la population, en édictant toutes les mesures prises par le gouvernement pour essayer de stopper cette pandémie dans notre pays. Cette pandémie a créé une situation économique très difficile. Donc, les mesures annoncées par le président de la République permettent à la population de pouvoir un peu souffler en cette veille de Ramadan qui est une période très difficile pour les ménages, en général.
Les distributions gratuites de céréales, les coûts sur l’eau et l’électricité, le renoncement au salaire du président de la République, des membres du gouvernement et toutes les mesures d’accompagnement permettront à la population de ne pas souffrir des effets néfastes du coronavirus. Ce sont des mesures qu’il faut saluer.
L’isolement de la ville de Bamako, qui est annoncé dans le discours, n’est pas une mesure de nature à soulager les populations. Si nous savons que toutes les denrées de première nécessité quittent Bamako pour l’intérieur. Je crois que ces questions doivent être prises au sérieux. Par rapport au maintien du 2è tour des élections législatives, il faut rappeler que c’est le Dialogue national inclusif qui a demandé à ce qu’il y ait un nouveau Parlement. Quand on regarde l’ampleur de l’épidémie, pour le moment, nous ne sommes pas à un seuil critique pour ne pas organiser les élections.
Pr Younouss Hamèye Dicko, président du RDS : «Les mesures prises s’inscrivent dans la ligne de nos valeurs sociales et sociétales»
Ces mesures sont vraiment fortes. Personnellement, en tant que président du Rassemblement pour le développement et la solidarité (RDS), je félicite le président de la République et je le remercie pour ces mesures. Tout le monde a fait de cette maladie un prétexte pour qu’on n’aille pas aux élections. Aujourd’hui, toutes les dispositions sont prises, toutes les mesures drastiques sont là, et je crois que nous n’avons plus de prétexte pour ne pas remplir notre devoir de citoyens qui consiste à donner à la Nation les institutions dont elle a besoin pour fonctionner.
Je crois que les mesures prises par le président sont de type social qui s’inscrivent dans la ligne de nos valeurs sociales, de nos valeurs sociétales. Je pense que la façon dont les choses ont été approchées donne satisfaction à toute la Nation. L’exemple doit venir d’en haut. Et cette fois, l’exemple est venu d’en haut dans tous les sens ; aussi bien dans le comportement que dans l’aide apportée aux populations en cette période difficile.
Propos recueillis par Massa SIDIBÉ
Source : L’ESSOR