En Afrique du Sud, après le limogeage du ministre des Finances et la chute du rand, les manifestations se succèdent pour demander la démission du président Zuma. Mercredi, des milliers de personnes sont descendues dans la rue avec le slogan « ZumaMustFall » (« Zuma doit tomber »). Mais une partie de l’opinion publique critique l’engouement soudain des Sud-Africains blancs pour ce mouvement alors que cette frange de la population se tient habituellement en retrait des mouvements de protestations qui secouent régulièrement le pays.
La présence de nombreux Sud-Africains blancs dans les cortèges appelant à la démission de Jacob Zuma a manifestement créé un certain malaise dans le pays. Sur les réseaux sociaux, de nombreux Sud-Africains noirs se moquent des manifestants blancs, accusés de se mobiliser uniquement quand leurs intérêts économiques et leurs privilèges sont en jeu.
Dans une tribune (en anglais) très relayée, une chercheuse de l’Institut pour la justice et la réconciliation remarque qu’en rendant Jacob Zuma responsable de tous les maux du pays, les Blancs « choisissent d’ignorer que l’économie sud-africaine a été bâtie sur l’oppression de la population noire ».
La police plus complaisante
Sur les réseaux sociaux, les internautes critiquent également l’attitude de la police, accusée d’être beaucoup plus complaisante lorsqu’il s’agit de manifestants blancs. Les internautes mettent en opposition le mouvement étudiant « FeesMustFall », demandant l’arrêt de l’augmentation des frais de scolarité, et le mouvement actuel « ZumaMustFall », en mettant en parallèle une photo d’étudiants noirs arrêtés par la police au mois d’octobre et celle d’une famille blanche se faisant prendre en photo par un policier au Cap.
Enfin, le chorégraphe Somizi Mhlongo, personnalité de la télévision sud-africaine, a même déclaré publiquement que les manifestants blancs étaient « racistes », allant jusqu’à les accuser de vouloir faire tomber Jacob Zuma pour mettre un président blanc à sa place et ramener l’apartheid. Une sortie qui a provoqué une petite polémique sur le web sud-africain.
Source : RFI