Les perles africaines communément appelé « baya» en Malinké ou « Affléma » en Akan sont des parures ou accessoires de beauté, de protection et de santé. Elles revêtent aussi un certain caractère aphrodisiaque qui nous fait voyager dans un monde de sensualité et d’érotisme ou le seul maitre à bord est la séduction.
Porter le ’’baya’’ réfère aux bonnes mœurs de la tradition ancienne et aux respects de la coutume. Cependant certaine filles le portent à d’autres fin entrainant la diabolisation du ‘’baya’’.
Cette situation emmène à se demandé si cette manière nouvelle de le porter est un phénomène de mode ou le non-respect de nos coutumes ancestrales.
C’est alors que surgissent ces questions sur le ‘’baya’’ : Comment et pourquoi doit-il se porter ? Qui doit le porter ? Pourquoi le considère-t-on par moment comme un objet d’extravagance ? Quelle solution peut-on préconisée ? Dès lors le baya n’a-t-il pas perdu de sa valeur ?
Présentation du Baya
Le baya est un ensemble ou un collier de perles utilisés par les africaines à titre d’accessoires de la gente féminine pour les hanches. Constitué de diverses matières premières. Le ‘’baya’’ est confectionné dans plusieurs pays africains tels que : le Mali, le Sénégal, le Ghana, et aussi le Nigéria … Le ‘’baya’’ règne en maître absolu dans ces états au point que beaucoup de personne pensent que le ‘’baya’’ a pris de l’ampleur au point de pouvoir remplacer les bijoux modernes
Les différents types de baya et leurs particularités
Il existe plusieurs types de ‘’baya’’ qui ont différentes fonctions. Chaque ‘’baya’’ est spécial et unique en son genre. Cependant les plus utilisées sont :
-le Djadjal : fait de très petits colliers. C’est d’ailleurs le plus utilisé pour les reins
-le Ferl : est constitué de grosses perles. Il est généralement porter sur le cou mais peut être utilisée aussi sur les reins. Porter sur les reins, ces font beaucoup de bruits lorsque la porteuse se déplace. Ces bruits ont pour but d’attirer l’attention des ‘’prédateurs’’ (mâles).
-le Pême : communément appelé ‘’baya’’ lumineux car il scintille dans le noir, il sert a éclairé le ‘’nid’’ d’amour quand la femme est dans la chambre conjugale.
-le Soupou-candja : ce ‘’baya’’ tire son nom d’une spécialité sénégalaise. Ce nom signifie sauce gombo en wolof. Ce ‘’baya’’ est magique, affirme madame SARR : « il te suffit de l’enrouler sur le poignet de la main pour qu’il te facilite tes rapports sexuels.
-le Môrô-môrô : lui est d’origine parfumé. Amy Diop, restauratrice dit : « quand une fille qui vient de se mariée porte môrô-môrô et qu’elle se couché prés de son mari, le parfum du môrô-môrô dans le lit conjugal, donne des envies ardentes au mari de la ‘’possédée’’ et transporter l’épouse au septième ciel de l’érotisme. »
Comment doit-on porter le baya ?
Le ‘’baya’’ se porte en général sous le vêtement mais quand il s’agit de pagnes, le ‘’baya’’ peut se porter dessus. Dans ce cas, il est conseillé de porter les grosses perles telles que le ‘’ferl’’ car il est beaucoup plus visible. Autrefois, les femmes africaines utilisaient ce ‘’baya’’ aux reins pour soutenir leur « Kôdjo » qui était un morceau de pagne qui leur servait de dessous. Chez les AKAN, les mères conseillent leur fille, jeune mariée de porter le baya avec les pagnes traditionnels communément pourquoi appelé « KITA » pour ‘’séduire’’ leur mari et le ‘’doper’’ sexuellement.
Pourquoi doit-on porter le baya ?
L’Afrique révèle une constante évidente ; l’importance des perles et de leurs décoration, du plus petit au plus spectaculaire. Mais le plus souvent, les femmes africaines mettent ces perles comme accessoire pour un jour spécial, pendant les jours de fêtes mais surtout dans les danses et les jours qu’ils précédent les mariages et les baptêmes.
En Afrique dans la période de l’inquisition, ces perles étaient portées selon les couleurs car elles avaient leurs significations. C’est ainsi le blanc était beaucoup portés par les jeunes femmes vierges mariées car elle représentait la pureté et la propriété. Le bleu et le noir porté devrait te protège des mauvais œil. Le ‘’baya’’ est un secret transmis de mère en fille pour capter et garder son mari. Chez nous au Mali ici, souligne Madame KEITA Fanta, femme au foyer « chaque soir avant l’arrivée de mon mari du travail, j’ajoute un parfum appelé chez nous ‘’oussounan’’ (encens) que je fais allumer avec un peu de braise pour tenir la maison parfumer, j’en ajoute à mes ‘’bayas’’ que je porte ainsi je l’apprivoise et je le’’ retiens’’ à la maison ».
Le ‘’baya’’ est l’un des meilleurs astuces des femmes pour garder leurs conjoints pour elles seules. Les africaines prétendent que le’’ baya’’ leur donne des courbes voluptueuses, des rondelles et qui réveil un appétit sexuel aux moins petits bruits sonores, captive l’attention de leurs partenaires, les excites au plus haut degré et permet de garder leurs maris près d’elles.
Qui Doit Porter Le Baya ?
En Afrique, le port du ‘’baya’’ ne spécifique pas à une catégorie de personne. Car Il existe des peuples africains où ces perles sont portées par des hommes. Par exemple chez le peuple Massa pendant la période ou les hommes qui sont en l’âge de se marié arrive, les hommes vêtu de leurs plus beau vêtement, se maquillent avec de l’argile et portent des perles pour attirer les jeunes filles. Hormis les femmes, le ‘’baya’’ est porté par les nourrissons. C’est pour calmer les douleurs due à la poussée des premières dents chez les enfants, les femmes africaines leurs mettent les petites perles aux cous ou aux reins. Ces femmes affirment que le ‘’baya’’ est un accessoire qui protège contre les esprits maléfiques et qui te guérit des mauvais sorts
Pourquoi considère-t-on le Baya comme un objet d’extravagance ?
Les femmes ont plus d’un tour dans leur sac pour attirer l’attention d’un homme. Comme on le voit, le ‘’baya’’ est un accessoire d’attirance mais aussi un aphrodisiaque qui fait perdre la tête aux hommes. Mais avec la modernisation, les jeunes filles laissent voir la raie de leur postérieur avec des perles autours. Cette manière de porter le ‘’baya’’ le dévalorise. La jeunesse actuelle est portée sur l’extravagance. Nombreuse sont les jeunes filles qui adoptent un mode de vie dévergondée qui est à l’opposé avec nos mœurs.
Ces jeunes filles visent la dépravation et choque plus d’une personne. A Abidjan, la nouvelle génération de filles ‘’exposent’’ gracieusement à longueur de journée leurs postérieurs avec des perles à la hanche au grand désarroi des passants. Ce n’est pas M. Hervé qui nous dira le contraire: « quand on sort, on voit des choses qu’on ne devrait pas voir dans la rue, nos jeunes sœurs exposent leurs corps en particulier leur postérieur en voulant montrer leur’’ baya’’ ». La déclaration de M. Herve a suscité un débat avec Mlle Aicha qui dit : « ce sont eux les hommes qui exigent que les filles portent le ‘’baya’’ car ils disent que ça excite plus et puis quand ils sortent avec leurs copines, ils aiment quand elles portent des vêtements sexy avec les’’ bayas’’ qui sont exposées ça rend leur copine sexy et convoité par tous les hommes, moi Aicha j’adore ça ! ».
Cependant, exposer le ’’baya’’ n’est pas forcement de l’extravagance car dans certains pays comme l’Afrique du Sud, il existe un peuple appelé ZOULOU qui est bien reconnu pour leur formidable culture. L’une des spécificités culturelles est le port des ‘’bayas’’. Les perles font partie du quotidien des femmes zoulou d’ailleurs elles le portent mieux que toutes personnes.
Chez les zoulou, les femmes portent les perles de façon à les exposés sur toutes les parties du corps ou ces perles sont portées c’est une arme de beauté. Dans la culture zoulou, les femmes portent des grosses perles aux reins pour danser ça leur permet d’avoir un beau postérieur et une belle rondeur. De nos jours, les jeunes filles font de tout un phénomène de mode certaines le font pour être dans la tendance, d’autres le font car elles aiment ‘’attirer’’ le regard des hommes pour conquérir leurs cœurs. Quoi qu’il en soit le corps de la femme est un jardin sacré qui doit être caché avec tous ses accessoires pour le plaisir de son seul conjoint.
Quelle solution peut-on préconisée ?
Le port du ‘’baya’’ ne doit pas être dévaloriser ainsi. Dès lors, l’on doit sensibiliser la nouvelle génération de filles sur le port des ‘’bayas’’ car c’est un accessoire de beauté et non de dépravation sexuelle.
Le ‘’baya’’ qui a toujours porté son fruit dans le foyer de la femme africaine ne doit pas être dénaturée dans sa mise en valeur. Mieux, cette parure, sacrée pour les africaines qui lui accordent une grande importance pour ses fonctions de protection, de santé, de guérison, est un bon secret pour maintenir son conjoint. La sensibilisation sur l’importance du port des ‘’bayas’’ est essentielle pour les jeunes filles de nos jours, cela pourrait permettre de conscientiser les jeunes filles sur son importance et sur l’image qu’elles donnent de leurs corps.
Le port de ‘’baya’’ est un accessoire secret de beauté des africaines, transmis de mère en fille de génération en génération pour pouvoir ‘’retenir’’ son conjoint et le protéger des ‘’prédatrices’’ féroces à l’affut. Mais aujourd’hui, le port du ‘’baya’’ a une mauvaise réputation qui dérange une partie de notre société. Les accessoires de la femme réservés pour les hanches sont sacrés, ils ne doivent pas être exposés aux vues de tous les hommes. Sinon, pour qui les femmes portent-elles ces perles ? La nouvelle tendance conduit les hommes avoir une mauvaise image sur le port des ‘’bayas’’.
De ce constat amer, l’on se demande finalement ou est passé la place de la bonne éducation de l’africaine, le sens de la pudeur et de la morale et des bonnes mœurs.
Valérie Irié