Le gouvernement n’a pas imposé la fermeture des mosquées au Mali. Mais il a été constaté que les mesures barrières ont été respectées dans plusieurs lieux de culte pendant le ramadan. La communication gouvernementale est harmonie et non dissonance.
L’extraordinaire capacité de nuisance de la Covid-19 a été avérée par deux images lors de la fête de l’Aid El-Fitr.
Le peuple malien a été ébahi de voir le président de la République, les membres du gouvernement, les présidents des institutions de la République, des députés, des ambassadeurs des pays amis accrédités dans notre pays, prier dans le Palais de Koulouba.
Dans le décor merveilleux de la salle des banquets. La prière s’est déroulée dans le strict respect des mesures barrières pour éviter la contagion au coronavirus.
A contrario, l’image de l’intérieur de la Grande mosquée de Bamako remplie comme un œuf m’a désorienté. Cette affluence, dans le non respect des mesures barrières, n’a-t-elle pas torpillé les efforts de sensibilisation pour contrer l’expansion du virus dans les foyers maliens ?
La communication des services gouvernementaux et celle des leaders religieux n’ont-elles pas failli ? La sécurité sanitaire de notre Maliba n’est-elle pas la clé de voûte de toutes les sécurités ? Militaire, bancaire, alimentaire… Pourquoi les services de santé n’ont-ils pas pris le temps depuis le début du mois de ramadan de prévenir que le chef de l’État allait prier chez lui ? Pourquoi n’a-t-on pas matérialisé les mesures barrières dans toutes mosquées du District de Bamako et de l’intérieur de notre pays ?
Tous les imams du Mali devaient être mobilisés plusieurs jours avant la grande prière de fin de ramadan, pour faire respecter strictement les mesures barrières dans les mosquées des quartiers et des villages. L’autorité de l’État n’a-t-elle pas pris un coup de massue en laissant diffuser des images contradictoires de la prière de fin de ramadan ? Le temps de la désinvolture et de la complaisance est révolu.
Sékou Oumar
DOUMBIA
Source: Journal l’Essor- Mali