Fils de parents maliens installés au Niger, Mossadeck Bally étudie en France et aux États-Unis avant de revenir en Afrique pour travailler dans le commerce. En 1994, il se lance et décide d’investir dans le Grand Hôtel de Bamako, un établissement de l’époque coloniale situé au cœur de la capitale malienne et en cours de privatisation. Les besoins de rénovation sont considérables (l’équivalent de 2,6 millions de dollars), mais l’entrepreneur est convaincu qu’il peut transformer cet hôtel en un établissement répondant aux standards internationaux.
Grâce aux fonds apportés par IFC, il parvient à faire du Grand Hôtel une destination privilégiée pour la clientèle d’affaires. Aujourd’hui, il est à la tête du Groupe Azalaï Hotels, une chaîne de sept hôtels d’affaires présente dans quatre pays d’Afrique de l’Ouest.
IFC investit dans l’industrie hôtelière et le tourisme car ce secteur est très payant sur le plan du développement, en particulier dans les pays à faible revenu et les États fragiles ou touchés par un conflit. De fait, dans un pays du Sahel comme le Mali, en proie à la guerre et où près de la moitié de la population vit dans la pauvreté, les retombées de l’Azalaï Grand Hôtel sur le développement sont significatives. Selon une étude du cabinet Oxford Analytics, la contribution de l’établissement à l’économie locale sur la seule année 2014 s’est chiffrée à plus de 3,2 millions de dollars et plus de 900 emplois, directement ou indirectement par le biais de ses fournisseurs et des dépenses de consommation de ses employés. À l’instar de ses homologues, l’Azalaï Grand Hôtel, recrute, forme et favorise en général la main-d’œuvre locale, avec des salaires globalement dix fois supérieurs à la moyenne nationale.
Et si sa clientèle est en grande majorité constituée de voyageurs d’affaires, l’amélioration de la situation sur le plan de la sécurité pourrait ouvrir la voie à une croissance rapide. En effet, le Mali abrite le deuxième plus grand nombre de sites classés au patrimoine mondial en Afrique de l’Ouest, soit autant d’atouts culturels susceptibles de favoriser l’essor du tourisme de loisirs.
L’étude d’Oxford Analytics constate le même type de retombées économiques positives dans le cas de deux autres infrastructures hôtelières financées par IFC : le Mövenpick Ambassador Hotel au Ghana et le Shangri-La Villingili Resort and Spa aux Maldives. Il en ressort notamment que plus on monte en gamme, plus le nombre d’emplois créés est élevé, les hôtels devant s’entourer d’un plus grand nombre de collaborateurs pour offrir des prestations supérieures.
L’industrie du tourisme est un secteur hautement pourvoyeur d’emplois : à l’échelle mondiale, elle fournit un emploi sur onze. En plus des emplois créés au moment de la construction, les établissements hôteliers sont un point d’ancrage autour duquel gravite un ensemble varié de petites entreprises et de prestataires de services : fournisseurs de produits alimentaires et de boissons, jardiniers et paysagistes, guides touristiques, commerces, etc. En outre, par rapport à d’autres secteurs d’activité, le tourisme génère un volume plus important d’entrées de devises et de recettes fiscales pour les pays en développement, contribuant ainsi à l’instauration d’environnements économiques plus robustes.
Pour en savoir plus sur les investissements d’IFC dans l’hôtellerie, consulter l’étude de cas A Hotel Is Not Just A Place To Sleep.