Le Réseau Médias, Paix, Sécurité et Démocratie (RMPSD) a organisé, le samedi 3 novembre, une conférence-débat sur le thème : « Organisation de l’élection présidentielle 2018 : quels enseignements pour la consolidation du processus démocratique au Mali ? ». Animée par le Pr Issa N’Diaye, cette rencontre a eu pour cadre la Maison du partenariat Bamako-Angers.
Dans son diagnostic de la situation, le conférencier a déclaré que le modèle électoral malien coûte très cher pour le budget national. « La crise financière que traverse le pays est l’une des conséquences du gouffre financier de la dernière présidentielle », a analysé le Pr Issa N’Diaye. L’argent, constate l’ancien ministre de l’Education, prend de plus en plus de l’importance dans notre pays, surtout à la présidentielle. Or précise-t-il, le critère de sélection par l’argent est absolument négatif. Pour cela, le conférencier propose d’expérimenter le système parlementaire, c’est-à-dire l’élection du président de la République par les députés.
Le faible taux de participation aux différentes élections illustre les limites du processus électoral mis en place il y a vingt-cinq ans. Très critique, le Pr Issa N’Diaye pense que le système n’est pas endogène. « On a passé notre temps à faire du copier-coller ».
Selon le conférencier, il y a une nécessité de construire un projet démocratique, seule alternative pour sortir le Mali de la léthargie. Car, affirme-t-il, le pays traverse une crise très grave. « Si nous ne faisons pas attention, le pays risquera d’imploser », a-t-il prévenu.
Le Pr N’Diaye déclare qu’il également est contre la multiplicité des organes impliqués dans l’organisation de l’élection. « Au Mali, on a fait le choix de la quantité au détriment de la qualité », ironise-t-il.
A travers l’organisation de cette première activité, le Réseau Médias, Paix, Sécurité et Démocratie (RMPSD) veut tirer les enseignements utiles de l’organisation des récents scrutins présidentiels, à quelques mois des législatives. Ce qui, selon le président du RMPSD, Massa Sidibé, journaliste à L’Essor, « pourrait contribuer à détendre le climat politique, et partant à conforter notre démocratie, si chèrement acquise ».
Selon le confrère, le thème « Organisation de l’élection présidentielle 2018 : quel enseignement pour la consolidation du processus démocratique au Mali ? » cadre parfaitement avec les objectifs du Réseau Médias, Paix, Sécurité et Démocratie, lequel, sans la moindre prétention, veut contribuer de manière professionnelle à l’ancrage de la démocratie à travers la prévention, la gestion, la résolution des conflits et la bonne conduite du processus électoral en Afrique.
Rappelons que le Réseau Médias, Paix, Sécurité et Démocratie est créé en août et regroupe, en son sein, des journalistes de la presse publique et privée, issus aussi bien de la presse écrite, de l’audiovisuelle que de la presse en ligne.
Abdrahamane Sissoko
Source: Le Pays