« Cette conférence mondiale a permis de mettre en exergue les potentialités du Mali en matière d’énergies renouvelables. »
C’est ce que disait Sambou Wagué, Ministre malien de l’Energie et de l’Eau lors de l’ouverture officielle de la 2ème Conférence Mondiale sur l’Energie Communautaire à l’Hôtel LAICO Amitié de Bamako, les 08,09 et 10 novembre 2018.
Une conférence très réussie non seulement sur le plan technique mais également sur le plan social. Plus de 400 participants venus des 5 continents ont partagé leurs points de vue sur la manière d’améliorer l’accès aux services énergétiques pour un développement économique local durable.
Dans le même temps, de nombreux invités étrangers ont compris qu’il était possible de visiter le Mali et de bénéficier de l’hospitalité du peuple malien, malgré les nombreux avertissements aux voyageurs émis par les autorités occidentales. Et les organisateurs, avec Mali-Folkecenter Nyetaa en tête et les services techniques du ministère chargé de l’énergie, dont l’AER Mali, ont fait de leur mieux pour faire de cet événement un succès.
A l’Hôtel de l’Amitié à 24 heures de la rencontre, la ferveur se faisait sentir dans chaque coin et recoin. Si les organisateurs étaient à pied d’œuvre pour la première journée, les premiers participants internationaux venus, quant eux, commencent déjà à nouer les contacts et échanger les expériences de leurs pays respectifs.
Au niveau des invités nationaux, l’engouement pour la conférence s’est aussi fait sentir depuis la veille. Ils étaient tous présents à l’hôtel pour récupérer leurs badges. Selon eux, «il faut passer la nuit avec son badge pour éviter tout problème à la rentrée demain».
Le jeudi 08/11/18, jour de l’ouverture, depuis 6heures, les organisateurs couraient de tous les côtés pour régler les derniers détails. Avant 7 heures, toutes les trois salles étaient équipées et prêtes. On pouvait voir partout les hôtesses à l’œuvre entrain de guider et de donner les badges aux derniers arrivés.
A quelques minutes de l’ouverture officielle de la conférence, la salle de plus de trois cent cinquante places était déjà pleine. Le Ministre malien de l’Energie et de l’Eau, Monsieur Sambou WAGUE, a ouvert officiellement la conférence.
Cela a été suivi par les discours des organisateurs, de la World Wind Energy Association (Association éolienne mondial) basée en Allemagne et de l’Institut Japonais pour les Politiques en Matière d’Energie Durable, ainsi que du Président du Mali-Folkecenter Nyetaa, Dr. Ibrahim Togola.
Ce dernier dira : «l’énergie est stratégique, l’énergie est politique, et aucun pays du monde ne pourra maîtriser son développement économique sans maîtriser sa production énergétique »
Ces différents discours ont marqué le début des travaux sur l’importance de l’énergie communautaires entre tous les acteurs mondiaux du domaine.
Mais avant cela, une visite guidée a conduit les participants sous les tentes d’expositions érigées en face de la grande salle de conférence.
Ici plusieurs solutions d’énergies renouvelables ont été présentées : lampes solaires, poste radio solaire avec possibilité de charger un téléphone, solutions de conservations de denrées alimentaires pour les agriculteurs.
Les sessions de travail de la conférence se sont déroulées dans trois salles, dans l’Amitié.
Les entreprises, les ONGs, les parlementaires, les hommes de media et des représentants des gouvernements nationaux et étrangers présents ont mis l’accent lors des premières discussions sur le rôle de l’énergie communautaire dans le développement rural et son lien avec les énergies renouvelables.
Selon Mme Bärbel Höhn, ancienne Ministre Allemand et représentante du Ministère Fédéral Allemand de la Coopération Economique et du Développement « l’Allemagne produit et consomme l’énergie renouvelable, elle est non seulement un instrument mais aussi une solution pour le développement durable et le changement de conditions de vie ».
Tous les exposés de la journée ont montré la complémentarité qu’il y a entre les deux concepts : les énergies renouvelables et l’énergie communautaire.
Pour la deuxième journée, les discussions ont porté sur la croissance économique et l’électrification rurale.
« L’énergie communautaire est un catalyseur pour lutter contre la pauvreté», a affirmé Jeffree Rugare, promoteur de l’entreprise Global Solar au Zimbabwe.
L’accès aux ressources financières était au centre des débats. Ce volet constitue l’obstacle le plus énorme dans l’électrification rurale, affirment plusieurs participants.
Après ces deux jours de discussions, la cérémonie de clôture s’est déroulée avec comme moment fort la déclaration commune et la création de la Plate-forme Africaine de l’Énergie Communautaire et de l’Électrification Rurale.
Les principaux objectifs de cette organisation sont entre autres l’instauration d’un mécanisme d’échanges et de collaboration entre l’ensemble des acteurs impliqués sur l’énergie communautaire, la mise en place d’une gestion partagée des connaissances au sein des acteurs impliqués.
La Plate-Forme cherche également à mobiliser des ressources financières locales et extérieures (financements verts) pour le développement de l’électrification rurale
Les premiers membres sont de 13 personnes de 11 nationalités différentes. La présidence de cette association africaine pour les énergies renouvelables et communautaire a été confiée à M. Ibrahim Togola, président d’Access
Dans la déclaration de la conférence on peut retenir que « La disponibilité de l’énergie est la condition préalable à la vie humaine et à la prospérité et qu’il doit être absolument prioritaire de servir les centaines de millions de personnes dans le monde qui n’ont pas accès aux services énergétiques modernes ».
La troisième conférence mondiale aura lieu en 2020. Quel sera le prochain pays d’accueil ? Cependant, plusieurs participants cette année ont déclaré qu’il serait difficile de se montrer à la hauteur du succès de la conférence, qui s’est achevée à Bamako au Mali.
A.D
Malijet