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LEGISLATIVES 2018 : Le RPM au bord de l’implosion

Depuis la convocation par le conseil des ministres du collège électoral en vue des élections législatives 2018, le parti au pouvoir, le RPM, baigne dans un malaise. En effet, un peu partout à travers le pays, le choix des candidats à la députation du parti présidentiel crée la zizanie dans les rangs et s’ensuit une cascade de démissions de cadres et élus nationaux.

Ce combat d’intérêts égocentriques a d’abord débuté dans la section RPM de Mopti où l’actuel député, Belco Samassekou, a été maintenu candidat du parti. Une désignation au forceps qui fait toujours face à la contestation des partisans de Mohamed Sanoussi Nientao, très bien soutenu par la jeunesse de la Venise malienne. Ce conflit d’intérêt entre les deux camps, loin d’être le linge sale qui se lave en famille du RPM, fait au contraire couler beaucoup d’encre et de salive car tout Mopti s’en égosille et les médias n’ont pas fini d’en parler, notamment avec ses conséquences qui s’étirent dans le temps.

Une semaine après les soubresauts à Mopti, c’est le bis repetita à Ségou où se déroule le même scénario. En effet, le RPM y fait encore parler de lui car, là-bas aussi, le choix de candidats a semé la division dans les rangs du parti présidentiel. Il se trouve que parmi les anciens députés qui seraient tous candidats à leur propre succession, seuls les Honorables Abdoul Galil Mansour Haidara et Maïmouna Haïdara ont été maintenus. Chose qui a suscité la colère des partisans de l’Honorable Seydou Dembélé. Depuis ce jour, les deux camps se regardent en chiens de faïence. On peut même, sans nul doute, dire que le divorce est déjà consommé.

A cela, il faut ajouter la récente démission de certains de ses députés. Ce qui est un signal fort du déclin du parti du Tisserand dont l’avenir semble se réduire à ce second mandat du président IBK avec cette sorte de sauve-qui-peut enregistrée, personne ne voulant plus se contenter de responsabilités au sein du Parti, mais cherche à se servir comme si la fin du repas royal est pour bientôt.

Parmi les députés démissionnaires, on peut citer l’Honorable Ousmane Kouyaté de Kolokani qui, sur sa page Facebook, a écrit ceci : « Pour l’avenir, j’ai pris la décision de quitter le RPM pour violation des textes, disfonctionnement et immixtion d’un membre influent du Bureau politique national du RPM qui, au lieu de booster la cohésion sociale, est au contraire le seul responsable de la démission de deux députés de la section, suite à une conférence de section de désignation des candidats. Il a mis tout en œuvre pour une éventuelle déchéance du parti à Kolokani ». Il n’est pas le seul à plier bagages car l’Honorable Haïdara Aïssata Haïdara, élue à Kénieba, a aussi claqué la porte du parti du président IBK. Les raisons de sa démission sont aussi liées à cette question de choix de candidats.

Joint par nos soins, l’Honorable Haidara confirme sa démission et explique les raisons : « Oui, j’ai démissionné du RPM pour violation des textes. Je ne peux pas rester dans un parti qui ne respecte pas ses textes ». D’accord, mais depuis quand le Rpm a-t-il respecté ses propres textes ? Allez savoir…

A ses dires, l’Honorable Haidara a déposé ses valises à l’ASMA qui l’a maintenue sur la liste qu’elle a constitué en alliance avec la Codem pour les législatives prochaines.

Tout près de nous, dans les différentes communes de Bamako, c’est aussi la frustration et le mécontentement après le choix controversé des candidats du Rpm à la députation. La révolte est en train de gronder en sourdine et pour sûr elle va exploser dans les jours à venir car il faut s’attendre aussi à de la fronde des mécontents.

Ces divisions et démissions à longueur de journées et dans presque toutes les localités du Mali prouvent que la formation politique du président IBK tend vers son déclin, car après ces législatives, tous les mécontents vont sans doute claquer la porte. Déjà elle commence à s’affaiblir au profit d’autres partis comme l’Asma du Premier ministre Soumeylou Boubeye Maiga. Hum…Si ce n’est le parti du président de la République c’est donc celui du Premier ministre…

Un autre constat s’impose : les alliés d’IBK (l’Adema, l’Asma, la Codem, le PRVM Fasoko, MMK …) à la présidentielle passée, risquent de sortir bredouilles pour la simple raison que le parti au pouvoir n’a pas le sens du partage. Donc, après le malaise au sein du RPM, il faut s’attendre aussi à l’implosion de la coalition « Ensemble Pour le Mali (EPM) », sous peu. D’ailleurs, que vaudra une alliance avec le Rpm dans la mesure où IBK en est à son dernier mandat constitutionnel ? Voilà ce que murmurent de jeunes loups aux dents trop longues qui ne restent au sein de cette alliance que pour pouvoir figurer sur les listes de candidatures que présentera ce regroupement lors des législatives. Attendons donc de voir ce que sera cette mouvance présidentielle dans les mois à venir.

Ce qui est sûr, dans ces conditions, après le mandant d’IBK, on ne parlera plus de RPM parce que chacun de ses barrons ne roule que pour son propre intérêt.  Quant aux textes ou l’avenir du parti, ils s’en tapent le jabot !

Boureima Guindo

Source: Le Pays

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