Si prompts. Nous le sommes tant à porter des jugements sur les autres, biaisés le plus souvent. Néanmoins, nous en faisons des vérités immuables. Les plus avisés s’en garderaient bien, du moins dans le champ des possibles, mais certaines situations nous poussent presque instinctivement à nous interroger et, de facto, à prolonger l’interrogation par des conclusions, des jugements.
Difficile de ne pas tomber dans ce travers à la vue des images de la tombe de DJ Arafat profanée par des individus voulant s’assurer que le corps qui s’y trouvait était bien celui de l’artiste. Ce serait faire offense à certaines espèces que de les comparer à ces personnes. Comment ne pas se révolter en apprenant l’effondrement d’un immeuble en construction à Banconi, surprenant ses occupants dans leur sommeil et faisant de nombreuses victimes ?
Comment ne pas pointer un doigt accusateur sur le propriétaire de la bâtisse, la louant à des familles entières sans que les règles élémentaires de sécurité ne soient respectées ? Et sur cet homme qui, parce qu’ayant perdu son boulot, se met à tirer au hasard sur des personnes au Texas, semant mort et désolation et endeuillant de nombreuses familles ?
Ou sur cet autre, en Chine, aux motivations encore inconnues, poignardant à mort huit écoliers le jour de la rentrée ? Puis vers ces émeutiers en Afrique du Sud, brûlant et pillant des commerces appartenant à des étrangers, accusés d’être la cause de leurs maux ? Pourquoi, de par nos actes, l’Amazonie se trouve-t-elle en proie aux flammes ? Les exemples nous ont menés loin. Mais ne cherchons pas plus loin. « Man in the mirror », comme la chanson de Michaël Jackson. Commençons par changer la personne que nous voyons dans notre miroir, nos habitudes, « si nous voulons faire du monde un endroit meilleur ».
Par Boubacar Sidiki Haidara
Source : Journal du Mali