L’amélioration récente de la qualité du sucre malien a suscité un engouement généralisé chez les commerçants. Ce produit de première nécessité est peu connu des consommateurs, faute d’une véritable politique de promotion. Relever ce défi, c’est la priorité que s’est fixé le ministre du Développement industriel et de la Promotion des Investissements. Depuis sa nomination, Moulaye Ahmed Boubacar s’est résolument engagé à redynamiser les unités sucrières, en proie à d’énormes difficultés.
Fruit de la coopération sino-malienne, ce complexe a vu le jour grâce à la volonté des Gouvernements du Mali et de la République populaire de Chine. La convention d’établissement signée le 3 avril 2007 entre le Mali et la société China Light Industrial Corporation for foreignéconomic corporation (CLETC), vise comme objectif, la production de 105 000 tonnes sur une zone exploitée d’une superficie de 20 000 hectares, situés principalement en zone Office du Niger.
La qualité du sucre produit est nettement meilleure aujourd’hui. De couleur rousse à l’ouverture de l’usine, elle est d’une blancheur éclatante et ne constitue aucun danger pour les populations. Plusieurs facteurs ont contribué à l’atteinte de ce résultat. En collaboration avec la direction générale de N’Sukala-Sa sous la houlette de XIE JUNNIAN, le département a initié des actions relatives à de bonnes méthodes de production, à une meilleure gouvernance de l’entreprise et à une gestion rationnelle des ressources humaines et financières. Dans la poursuite de ces initiatives, le ministre Moulaye Ahmed Boubacar, en compagnie de Son Excellence l’ambassadeur de la République de Chine au Mali, Monsieur ZHU Liying, sont attendus dans la zone ce week-end pour soutenir, accompagner l’administration et l’ensemble du personnel de N’Sukala dans cette dynamique. Cette initiative est précédée de plusieurs visites de terrain du Ministre du Développement industriel et de la Promotion des Investissements, pour discuter avec les responsables des mesures à prendre pour l’amélioration continue de la qualité du sucre, la maitrise du coût de production et l’écoulement du produit sur le marché national voire sous régional.
A rappeler que, malgré la qualité du sucre produit et conditionné en sacs de 50 kg, 25 kg, 10kg et 05 kg, l’on note des difficultés liées à, la concurrence déloyale et à la fraude engendrant d’énormes pertes financières et de tensions de trésorerie dans la gestion des sucreries à telle enseigne que ces dernières n’arrivent plus à faire face à leurs engagements. Il convient de saluer l’initiative du ministre Moulaye Ahmed Boubacar, qui a réussi à convaincre les opérateurs économiques nationaux à privilégier la production du sucre « Made in Mali ».
N’Sukala, véritable trait d’union entre les peuples chinois et malien a été réalisé dans le cadre d’un partenariat gagnant-gagnant entre nos deux États. Le capital social est de 22 milliards de FCFA répartis comme suit : 40% pour l’Etat du Mali et 60% pour la société CLETC. Les activités de l’entreprise consistent en la culture de la canne à sucre, la production du sucre, de l’alcool et d’autres produits finis en vue de leur commercialisation. Les capacités de production à la campagne 2017-2018 sont de 57079 tonnes de sucre et 588 000 litres d’alcool. Le sucre produit est destiné à l’approvisionnement du marché national sur la base du système de jumelage (achat de la production nationale pour bénéficier d’autorisation d’importation). A cela s’ajoute la production de produits dérivés, notamment la mélasse pour la formulation de l’aliment bétail et de l’alcool pharmaceutique.
Ce programme intégré qui prend en compte le volet industriel et agricole est novateur. Dans son volet industriel, le projet comprend une usine de traitement de la canne à sucre d’une capacité de broyage de 6 000 tonnes de canne par jour extensible à 8 000 tonnes.
L’amitié de plus de 50 ans unissant notre pays à la Chine est légendaire. N’Sukala a contribué à créer au moins 10 500 emplois permanents et saisonniers. Avec un coût de réalisation de 80 milliards de nos francs, elle a permis de libérer des capacités électriques pour satisfaire d’autres besoins. La société N’Sukala dispose d’une centrale électrique à bagasse d’une puissance de 20 mégawatts dont seulement 14 en moyenne sont utilisés pour ses activités industrielles et domestiques. Plus de 05 mégawatts sont donc malheureusement perdus chaque année, dans un pays où le déficit énergétique est chronique.
Aujourd’hui, l’accélération de la mise en œuvre de la signature du contrat d’achat d’électricité avec la société EDM SA, constitue une expérience prometteuse en zone Office du Niger, aux potentialités agro-industrielles avérées dans le contexte de la vitalité renaissante de notre activité industrielle.
Source : MDIPI
Source: Le 22 Septembre