A Dakar, ce joyau annoncé pour 2012 aura finalement été construit sur 10 ans et coûté plusieurs centaines de milliards de francs CFA.
Principale infrastructure aéroportuaire du Sénégal depuis les indépendances, l’Aéroport Léopold Sédar Senghor de Dakar ferme définitivement ses portes ce jeudi 7 décembre à 12 heures TU pour laisser la place à l’Aéroport international Blaise Diagne situé dans la localité de Diass, à 47 km de Dakar.
Avec l’inauguration de ce nouvel aéroport, le Sénégal franchit une étape importante du Plan Sénégal Emergent, boussole du gouvernement du président Macky Sall
Les autorités sénégalaises comptent sur cette infrastructure de dernière génération pour redynamiser le secteur des transports aériens et le tourisme, comme l’affirme Mouhamed Habiboulah Fall, directeur de la communication de l’Aéroport international Blaise Diagne.
“On va ouvrir avec une capacité de 3 millions qui peut passer à 3 millions 600 000 voyageurs. C’est un levier important pour le développement du tourisme. Autour de l’aéroport va se créer au moins 6 000 emplois directs et indirects. L’autre nouveauté, c’est que sur cet aéroport-là, on peut accueillir des avions de dernières générations. Nous démarrons avec ce terminal-là, mais l’aéroport a été projeté dans sa phase ultime, ça veut dire qu’elle pourra en temps voulu traiter jusqu’à 20 millions de passagers par an”.
L’ouverture de ce nouvel aéroport est appréciée par les principaux acteurs du secteur qui s’inquiètent cependant du manque d’infrastructures hôtelières à proximité. Yaya Abou Diop de la compagnie aérienne Ceiba estime que cela risque de porter préjudice aux voyageurs.
“Pour l’instant, il n’y a pas un hôtel proche de l’aéroport. Si un client rate son vol, il est obligé de repartir chez lui ou chercher une auberge à Sindia ou à Thiès et ça on ne le souhaite pas. Mais à l’Aéroport international Blaise Diagne, si tu rates ton vol, c’est compliqué”.
La desserte entre Dakar et Diass pose également problème avec les tarifs des taxis. Variant de 13.000 à 18.000 CFA, ces prix font polémiques, car ils sont jugés trop faibles par les chauffeurs de taxis et trop chers par certains usagers. Ibra Dieng, membre du syndicat des taxis de l’aéroport de Dakar depuis 1975 affirme qu’ils ont été lésés.
“Ces tarifs sont trop bas et c’est une mauvaise chose pour les taximen car la distance entre le centre-ville de Dakar et l’aéroport de Diass est longue, le tarif de l’autoroute à péage est cher, tout comme le gasoil. Ils devaient appeler les taximen pour discuter d’un tarif adéquat qui arrange les transporteurs et les clients. Malheureusement, les autorités ont fixé les prix de manière unilatérale et c’est ce qui est déplorable”.
Mouhamed Habiboulah Fall, directeur de la communication de l’aéroport soutient que les prix ont été fixés de manière raisonnable.
“D’abord, l’offre est diversifiée et les coûts vont de 700 à 18.000 francs CFA. Ça veut dire que chacun, en fonction de sa bourse, a le choix. Deuxièmement, on parle de la cherté du prix du taxi, mais quand on fait le calcul, c’est un prix raisonnable si on le compare à ce qui se passe à Dakar”.
Bâti sur un espace de 4.500 hectares, l’Aéroport international Blaise Diagne est une infrastructure moderne qui abritera bientôt un centre de maintenance aéroportuaire.
Seydina Aba Gueye, correspondant à Dakar
VOA